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BUILDINGS – Melt cry sleep

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Buildings est un trio formé à Minneapolis en 2006, autour de Brian Lake (guitare et chant), Sayer Payne (basse) et Travis Kuhlman (batterie). Le groupe professe dès ses débuts une religion postcore qui trouve ses racines dans les classiques du genre des années 1990, The Jesus Lizard, Fugazi ou Helmet, par exemple. C’est ce qui ressort sur leur premier album autoproduit « Braille animal », paru en 2008. On notait déjà à l’époque la violence bien trempée du groupe, péremptoire sur disque mais également dévastateur en concert.

Avec son deuxième album « Melt cry sleep » qui vient menacer le monde moderne, Buildings persiste et signe et intensifie sa descente dans un enfer postcore et mathcore qui devrait faire du bien aux amateurs du genre. L’album sort sur le petit label Doubleplusgood, qui se propose de rééditer le premier album de Buildings, une nouvelle rassurante pour tous les marchés du bruit et de la fureur. Le producteur Jacques Wait (Off With Their Heads, Motion City Soundtrack) a trituré les manettes en studio et a parfaitement rendu la vivacité et la rage de la musique de Buildings, telle qu’elle est balancée sur le public en live. Bob Weston, bassiste de Shellac (une autre pointure du genre, avec Steve Albini à la guitare), a mastérisé l’engin et en a fait une arme de guerre sonore.

Autant dire qu’avec des faiseurs aussi pointus et des musiciens aussi remontés, « Melt cry sleep » rue dans les brancards et vient poser quelques mines qui ne tardent pas à transformer les cervelles en choux-fleurs. Le groupe mélange avec bonheur sur des titres courts des pulsions torrides et rapides, associées à des cassures de tempos qui plongent l’auditeur dans des passages un peu plus élaborés. La recette fonctionne dès le premier titre « Rainboat », introduction baston, et se perpétue jusque « Crystal city », final gluant en mid-tempo désabusé. « Invocation » ou « Night cop » viennent parfois ralentir la furie ambiante mais ne perdent pas une once de puissance en ce qui concerne le tabassage de tympans. On notera aussi ce « Mishaped head », le plus long titre de l’album (4 minutes 34, à peine l’introduction d’un titre de Metallica) qui agite le chaud et le froid et cumule un peu tout ce qui fait la patte Buildings : noise rock nineties associé au math rock des années 2000. Encore une fois, l’influence Jesus Lizard est plus qu’évidente, mais qui s’en plaindrait ?

Pas de faux-fuyants, on peut mettre sans crainte les doigts dans cette machinerie qu’est « Melt cry sleep » : broyage garanti. Buildings sera au Magasin 4 de Bruxelles le 9 septembre prochain : avis aux amateurs.

Pays: US
Doubleplusgood Records
Sortie: 2012

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