NACHTMYSTIUM – Silencing Machine
Allez ! Avouons-le sans honte : nous n’avons pas vraiment suivi l’affaire Nachtmystium. Ce groupe black métal américain, basé à DeKalb, dans l’Illinois aurait défrayé la chronique et divisé ses courtisans de la première heure en publiant deux galettes sulfureuses (« Assassins: Black Meddle Pt. I » en 2008 et « Addicts: Black Meddle Pt. II » en 2010) pour lesquelles il aurait délaissé le ‘true black metal’ de ses trois premiers opus au profit d’un amalgame d’industriel, de psychédélique, de progressif et de métal sombre.
Blake Judd, le leader du groupe, l’affirme haut et fort : ‘les ambitions expérimentales de Nachtmystium appartiennent désormais au passé’ et « Silencing Machine », le nouvel opus tout frais sorti des presses de Century Media, est ‘un p… d’album de black métal’.
S’il est vrai que les venimeux « Dawn Over The Ruins Of Jerusalem » et « Silencing Machine », placés en ouverture afin, probablement, de souligner les propos du hurleur yankee, ne dépareilleraient pas les ouvrages les plus minimalistes de Darkthrone, il semble que Nachtmystium ait tout de même un peu de mal à quitter définitivement les territoires psychédéliques explorés au cours des dernières années. Et ce ne sont pas les vocaux criards, sous-produits afin de se donner une couleur plus ‘authentique’ qui parviendront à transformer en hymne à la haine les envoûtants trips intersidéraux que constituent « And I Control You », « Borrowed Hope and Broken Dreams » ou « These Rooms In Which We Weep ».
Au final, « Silencing Machine » n’est pas un album aussi brut de décoffrage que ce que l’on voudrait nous faire croire. Si les hurlements saturés (souvent irritants pour l’oreille) sont une constante sur l’album, les compositions de Nachmystium empruntent souvent aux ambiances planantes de la musique des seventies et font finalement autant penser aux regrettés In The Woods… qu’à Darkthrone ou Burzum.
Un bon album, malgré les agaçantes imperfections sonores délibérées.
L’album (59’43) :
- Dawn Over The Ruins Of Jerusalem (4’28)
- Silencing Machine (6’26)
- And I Control You (6’14)
- The Lepers Of Destitution (8’29)
- Borrowed Hope And Broken Dreams (5’10)
- I Wait In Hell (5’45)
- Decimation, Annihilation (4’55)
- Reduced To Ashes (5’08)
- Give Me The Grave (5’30)
- These Rooms In Which We Weep (7’38)
Le groupe :
- Blake Judd : Guitares, Chant
- Drew Markuszewski : Guitares, Chant
- Will Lindsay : Basse
- Sanford Parker : Synthés et électronique
- Charlie Fell : Batterie
Pays: US
Century Media
Sortie: 2012/07/30