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GNIDROLOG – In Spite Of Harry’s Toenail

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Gnidrolog, quel nom bizarre ! Lisez-le à l’envers sur la couverture de leur premier album « In Spite Of Harry’s Toenail », écrit dans un caractère assez psychédélique, vous obtiendrez à peu près Goldring… précisément le nom des frères fondateurs du groupe… tout s’explique ! Nous sommes en présence d’un groupe de rock progressif fondé en 1969 par les frères Goldring, dissout en 1976 et qui connaîtra une éphémère reformation entre 1999 et 2000. La musique du groupe sera souvent comparée à celle de Van der Graaf Generator ou de Gentle Giant, à raison, je pense. Le groupe partagera l’affiche en ce début des années septante avec Colosseum, King Crimson, Gentle Giant, Wishbone Ash et Magma.

Sorti en 1972, « In Spite Of Harry’s Toenail » est enregistré par les musiciens suivants : Colin Goldring (chant, guitares, saxophone ténor, cor, harmonica), Stewart Goldring (guitare solo, chœurs), Peter Cowling (basse, violoncelle), Nigel Pegrum (batterie, percussions, hautbois, flûte, piano…). Ce dernier joua tout d’abord avec Spice qui allait devenir Uriah Heep et ensuite Steeleye Span, ceci dit pour la petite histoire.

En voilà une galette difficile ! Qu’en dire ? J’avoue que j’ignorais l’existence de Gnidrolog jusqu’il y a trois semaines d’ici ! Je vais donc vous livrer mon impression de profane (après des multiples écoutes, ceci dit). Impression qui ressort d’emblée : la comparaison avec le Van der Graaf est inévitable, Steve ayant dans sa façon de chanter des intonations très proches de celles de Peter Hammill. Sans vouloir être méchant avec un musicien de grande valeur, il ne possède pas les immenses capacités vocales de Sir Hammill. Ceci dit, il chante tout de même fort bien.

« Long Live Man Dead », la plage titulaire déjantée, s’inscrit dans la voie tracée par le Van der Graaf, mais aussi et surtout par Gong. Changements de rythme fréquents, phrasé répétitif, quasi obsessionnel. Mais aussi jeu hallucinant offert par l’ensemble des musiciens. La partie intermédiaire, ornée d’un jeu de flûte rappelant les meilleurs Genesis, est particulièrement plaisante.

La production nous offre ensuite une jolie plage de transition, toute en finesse, flûte, violoncelle, guitare acoustique, intitulée « Peter » (Hammill ou Gabriel… va savoir), le temps de laisser les tympans se reposer, bien vu, joli ! S’ensuit une pièce maîtresse de l’album, « Snails », subtil mélange de rock progressif et de free jazz… difficile à le première écoute, mais vraiment plaisant une fois « rentré dedans ». « Time And Space » calme le jeu avec finesse et harmonie, le hautbois en arrière-fond donnant au morceau un petit côté celtique intéressant. Enfin quand je dis « calme le jeu », la partie centrale du morceau est tout de même très rock. « Who Spoke » va vraiment apporter de la sérénité à cet album pour le moins tourmenté… superbe guitare acoustique accompagnant un chant léger, bienvenu ! Autre morceau essentiel : la plage titulaire qui clôture le disque. Flûte, chœurs, superbe ligne de basse, solo de guitare sobre, batterie subtile, changements de rythme… Une belle pièce, digne des grandes productions progressives de l’époque.

Voici donc réédité par Esoteric Recordings un album intéressant, injustement méconnu. Cette réédition devrait réjouir les connaisseurs et tous les amateurs du rock progressif original du début des années septante.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC2325
Sortie: 2012/05/28 (réédition, original 1972)

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