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ROLAND, Paul – Roaring boys & Sarabande

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« Roaring boys and Sarabande » est la réédition de deux des albums de ce prolifique auteur, compositeur et musicien qu’est Paul Roland, « Roaring boys » ayant paru initialement en 1991, « Sarabande » en 1994.

Comme l’artiste est sincère, fin et intelligent, il reconnaît d’emblée dans le livret de cet album qu’il a toujours considéré ces deux disques comme étant les plus faibles de sa discographie. L’intérêt de cette réédition provient du fait qu’il contient d’une part 6 nouveaux titres, écartés lors de la première parution de ces albums en 1991 et 1994, et que d’autre part d’autres morceaux ont été retouchés pour partie. Il s’agit donc ici d’un director’s cut de deux des albums baroques de cet artiste acoustico-baroque et Paul Roland estime que cette nouvelle mouture sert une autre écoute de ces deux œuvres.

« Roaring boys » a été produit alors que Roland connaissait quelques succès en Grèce, Italie, Allemagne et France et donc dans cette ambiance optimiste, il écrivit des titres qui peuvent être considérés comme parmi les plus commerciaux qu’il ait composés, laissant de côté d’autres plus particuliers, plus individuels, plus « idiosyncrétiques ». Trois titres sont ainsi passés à la trappe au profit de « Faeries » et « Faerie king », qui affichent un style plus intimiste, sur un mode acoustique assorti de violon et clarinette, cher à Paul Roland et qui lui va si bien. Pour le reste, « Roaring boys » débute et termine avec des titres à l’instrumentation électrique et donc clairement pop (« Roaring boys », « Christine ») voire rock (« Résurrection », « Come to the Sabbath ») alors que se situent les compositions plus intimistes majoritairement au milieu, pleines de ce charme typiquement anglais assaisonné d’un zeste de baroque, tels «The poets and the painters » ou le très beau « The Executioner’s Song ».

Quant à « Sarabande », il fut enregistré en 1994 alors que Paul Roland se sentait désorienté pour diverses raisons personnelles et aussi parce qu’il enregistrait avec un nouveau groupe et un nouvel ingénieur dans un autre studio. Paul Roland prend l’opportunité de supprimer 4 titres pour les remplacer par quatre autres dont l’excellent « Allah’s Curse » dont l’impertinence rend hommage à la liberté d’esprit de l’auteur. La qualité des textes est d’ailleurs ici comme dans tous les albums de Paul Roland une constante, la force tranquille et pernicieuse d’un style fin et d’un humour subtil. Pour le reste un « Anne Bonny » entraînant, « A thousand and one nights » sous couleur arabisante, le très valsant « Waltzing the square ring again », truffé d’une instrumentation légère et tellement inspirée, véritable sceau musical de Paul Roland, que l’on retrouve dans tous ses titres, même les plus électriques. La démo « Journey to the centre of my mind » est livrée telle quelle, notre chanteur estimant qu’elle possédait tout en elle et qu’il était inutile de la réenregistrer en 1994, ce que l’on ne peut que confirmer à son écoute.

Une réédition donc qui vient nous rappeler à propos que Paul Roland est un grand artiste, prolifique et perfectionniste. Une journaliste allemande qui l’interviewait il y a plus de 20 ans comparait notre homme à « un excentrique collectionneur anglais d’orchidées exotiques et d’antiquités rares qui est aux petits soins de sa collection avec un perfectionnisme obsessionnel ». Sachez en effet que l’artiste considère que l’apport des nouveaux morceaux rend ces deux albums plus forts qu’ils ne l’étaient, remerciant le label Syborg Music de lui avoir donné l’opportunité de corriger ses fautes et de pouvoir offrir un « director’s cut » des deux albums avec une sélection plus forte ainsi qu’avec certaines retouches subtiles mais significatives qui renforcent quelques parties chantées et l’ajout de nouveaux instruments là où il estimait que quelque chose manquait.

Paul Roland espère juste qu’on l’approuve dans ce travail. Ce que l’on peut faire tout de go, sans réserve aucune pour ce folk rock tellement personnel et authentique, qui pourrait se classer quelque part entre Léonard Cohen (en moins nonchalant) et Al Stewart (en plus varié) et qui prend avec cette réédition une autre dimension.

Pour ceux que cela intéresse, notez que l’auteur est aussi responsable, entre autres nombreuses activités, d’une biographie de Marc Bolan.

Musiciens :
« Roaring boys »

  • Paul Roland – chant et guitares acoustiques
  • Chris Randall – claviers
  • John Gallagher – violoncelle
  • Jenny Benwell – violon
  • Derek Heffernan – guitares
  • John Tracey – basse
  • Simon Jeffrey – batterie
  • Dave Corsby – flûte
  • Martin Reed – guitare flamenco
  • Phil Smith – sax et clarinette
  • Tony Rico – Sax

« Sarabande » :

  • Paul Roland – chant et guitares acoustiques
  • Phil Wright – Violon
  • Giles Farley – claviers
  • Kevin Fox – guitare solo
  • Art Walker – guitare
  • Dave Battersby – basse
  • Jez Kirkwwod – batterie
  • Bevis Frond – guitare solo

Liste des morceaux :

  1. Roaring Boys 4:10
  2. Joe 3:52
  3. Christine 3:32
  4. Faeries 2:49
  5. Faerie Ring 2:04
  6. Tarot 3:41
  7. The Executioner’s Song 2:56
  8. The Poets and the Painters 3:56
  9. The Minstrel’s Song 3:26
  10. Come to the Sabbat 6:30
  11. The King Will Come 3:39
  12. Morgan Le Fay 3:12
  13. Beyond the Realm of Sleep 4:11
  14. Allah’s Curse 4:36
  15. Ophelia 2:54
  16. Anne Bonny 2:15
  17. A Thousand and One Nights 6:01
  18. The Late Mr Evesham 3:06
  19. Waltzing the Square Ring Again 3:04
  20. Journey to the Centre of the Mind 4:28

Pays: GB
Syborgmusic SBM 18-3
Sortie: 2012/06/03 (réédition, original 1991 & 1994)

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