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NO MAN – Love and Endings (CD+DVD)

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Ah le voilà enfin, le coffret en « Live » de No Man ! On aura finalement dû attendre plus de 20 ans pour avoir le premier album en public du fabuleux tandem constitué du multi-instrumentiste et compositeur Steven Wilson et du chanteur-compositeur Tim Bowness. Quel étrange destin que celui de No Man qui aurait dû être le projet pilote de l’infatigable Steven Wilson ! C’est finalement Porcupine Tree, autre projet du mentor, qui aura tout d’abord les faveurs du public et des fans, et ce, au détriment du duo qui devra jouer les seconds couteaux. No Man est pourtant le projet le plus ambitieux, une création musicale où s’entrechoquent des atmosphères créatives et originales, des samplers et des bruitages divers sur lesquels vient se greffer la magnifique et si particulière voix de Tim Bowness. Notons d’ailleurs qu’il y a déjà, derrière nos deux messieurs, une impressionnante discographie avec les somptueux « Returning Jesus » et « Together we’re Stranger ».

Double joie donc puisque le coffret contiendra à la fois la piste audio et le visuel vidéo, reprenant un concert donné le 14 octobre 2011 au Leamington Spa Assembly. Salle avec places assises où les spectateurs ont pu apprécier sans problèmes la richesse du set joué. Pour ce qui est du line-up, on retrouve bien sûr nos deux acolytes accompagnés pour la circonstance de Steve Bingham, violoniste classique de son état. Seront également présents, des collaborateurs réguliers comme Michael Bearpark, Andrew Booker, Stephen Bennett et Pete Morgan.

Analysons tout d’abord le CD audio avant de passer à la vidéo du show. Pour ce qui est de la set-list, on démarre avec « My Revenge on Seattle » qui commencera calmement. La voix de Tim fera tout de suite son effet avec, pour accompagnement, la guitare électrique de Steven et le violon. Puis, tout va s’accélérer avec la section rythmique bien établie et les guitares qui vont augmenter le tempo. On sentira d’emblée une belle présence du public. Pour suivre, « Time Travel in Texas » lancera plutôt un ton hard et psyché grâce à la guitare qui va vagabonder, distorsions et effets Larsen en avant. On appréciera ici tout le savoir-faire du mentor à la 6 cordes, nous rappelant un certain Jimi Hendrix ou un certain Neil Young. La compo se rapprochera finalement plus d’un Porcupine Tree. Vient alors « All The Blue Changes », un morceau phare du groupe, qui démarrera avec le piano et la voix de Tim. Douceur et lyrisme avant les premières notes de guitare qui feront monter l’ambiance d’un cran. Les claviers apporteront par la suite de la profondeur. La composition montant crescendo, et ce, jusqu’à l’explosion finale ! Basse, caisse-claire et vibrato de guitare pour lancer « Pretty Genius » avant l’entrée en action du violon. Nouvelle montée en hauteur pour le final. « Lighthouse » pour suivre avec un début à nouveau en douceur, les grattes de guitares et les claviers apportant de la consistance. Claviers vintage en partie centrale pour lancer la seconde partie qui sera beaucoup plus enjouée. Ambiance à la fois classique, rock et psychédélique. Une toute grosse réussite technique avec un retour au calme pour le final.

Venons-en à une nouvelle composition signée Tim, « Beaten By Love », où les percussions et la basse introduiront la voix du chanteur. Un morceau qui laissera une nouvelle fois libre cours à la folie guitaristique de Wilson. Passons maintenant à la dernière ligne droite avec tout d’abord « Wherever There is Light » qui sera littéralement abominable avec le jeu du violon qui apportera émotions et frissons ! Chair de poule assuré pour cet autre composition phare du duo. Sur presque dix minutes, « Mixtaped » va nous offrir un nouveau délire psychédélique où la guitare sera parfois tendre, et parfois tranchante et hargneuse. Wilson étant à nouveau déjanté ! C’est donc « Things Change », composition de gros calibre, qui finalise cet opus. Nouvelle montée vers les sommets avec une interprétation pleine d’émotions et de techniques. Le violon apportant, encore une fois, son pesant de mélancolie et de lyrisme. Tous les musiciens, Steven en premier, se déchaîneront pour une seconde partie dantesque et puissante. Le final se fera tout en légèreté avant le départ de la scène. Voilà donc pour la partie sonore qui est déjà, à elle seule, une grande réussite. Un opus en « Live » qui me fait penser au fabuleux « Great Zeppelin » de Great White, le son des instruments y étant pur, limpide et direct.

Passons maintenant à la vidéo du concert et, soyez sûr, on va encore monter plus haut dans les tours ! Comme pour la bande-son, il y aura les 9 compositions et donc une heure supplémentaire de musique progressive et atmosphérique, avec ici le grand avantage de voir plus concrètement le travail réalisé par tous les membres du groupe. Nous aurons tout d’abord droit à la présentation des musiciens ainsi qu’à une vue d’ensemble de la salle. Ensuite, on perçoit la fille d’attente et enfin, sous forme de diaporama constitué des pochettes, la discographie de No Man. Finalement, le départ du show se fera sur fond de lumières bleues avec une intro tout en douceur. Au niveau musical et pour l’ensemble du show, on pourra mieux ressentir la sensibilité de la voix de Tim, la maîtrise de Steven et aussi le grand apport du violon. Dans l’ensemble, le rendu visuel sera sobre mais efficace tout en nous montrant le grand professionnalisme qui règne sur scène, les prises de vue nous permettant sans problème de nous projeter au sein du public présent. Voilà donc un très beau concert qui nous permet enfin de voir No Man en public, d’apprécier à sa juste valeur le jeu magique de Steven Wilson ! Dommage que le duo ne se produise que rarement en dehors de l’Angleterre.

Ce coffret est une véritable oeuvre d’art pour le milieu du rock-progressif. Un objet de grande valeur qui fera, pour moi, office de pièce de collection d’autant plus qu’il est parfois difficile de se procurer les albums de ce duo magique. Un duo au sein duquel on retrouve d’une part un chanteur d’exception et d’autre part celui que beaucoup considère comme le visionnaire et musicien le plus talentueux de sa génération. Car tout se que fait Wilson se transforme systématiquement en or musical et il serait grand temps de vous en rendre compte ! Ce sera bien sûr pour moi, le coffret de l’année, mais cela n’engage qu’un inguérissable admirateur du mentor de Porcupine Tree et consorts !

Pays: GB
EMI/Burning Shed BSHED 1201
Sortie: 2012/07/02

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