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TRIGGERFINGER – All this dancin’ around

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Le groupe le plus lourd d’Anvers, c’est le surnom qu’a reçu Triggerfinger, power trio local qui a su se faire en quelques années une réputation à force de disques bien trempés et de prestations scéniques intenses. Le guitariste et chanteur Ruben Block a son portrait immense affiché à l’entrée du Trix, salle anversoise que l’on connaissait il y a encore peu sous le nom d’Hof Ter Lo. C’est vous dire si le personnage bénéficie du respect de ses concitoyens rockers.

Et en effet, depuis 2004, Triggerfinger n’a cessé de monter en puissance. Ruben Block (guitare et chant), Mario Goossens (batterie) et Paul Vanbruystegem (basse, plus connu sous le nom de Monsieur Paul) n’ont pas forcément des looks de jeunots sexy fringués à la dernière mode. Avec leurs costards amples et leurs mèches grises, on les verrait plutôt comme d’anciens assureurs reconvertis dans le rock ‘n’ roll. Mais il n’y a pas d’âge pour en jouer, du rock ‘n’ roll, justement, et les gars de Triggerfinger ont su faire oublier leurs rides au profit de leur puissance d’exécution et de leur inspiration électrique.

Après un premier album éponyme en 2004, Triggerfinger enchaîne déjà sur un premier album live en 2007 (« Faders up »), impatient de montrer que la scène est un de ses terrains de chasse de prédilection. Avec le deuxième album « What grabs ya? » en 2008, le monde moderne comprend qu’il va falloir tenir compte du gros rock mi-stoner, mi-garage de ce trio qui commence à se faire des fans sérieux aux Pays-Bas.

Et voici le troisième album « All this dancin’ around » qui vient confirmer les grosses qualités du groupe. Le label français Verycords qui distribue depuis peu Triggerfinger en France nous a envoyé un exemplaire de cet album pourtant sorti en 2010 et que de nombreux Belges connaissent déjà bien. Mais comme il ne faut pas rater une occasion de faire de la pub pour Triggerfinger et aider à l’expansion de sa notoriété plus que méritée, on se fera donc un plaisir de vous parler de cette galette qui vient d’être suivie par un deuxième album live du nom de « Faders up 2 », qu’on a reçu aussi mais dans les temps et qui fera l’objet d’une chronique plus en phase avec l’actualité de Triggerfinger.

« All this dancin’ around », donc, se trouve être le meilleur album de Triggerfinger à ce jour. Les gars du groupe n’ont pas été bêtes, ils sont allés l’enregistrer aux États-Unis avec la complicité de Greg Gordon (Wolfmother, Oasis, Slayer) derrière les manettes. Il ne faut donc pas s’étonner de trouver sur ce disque de fantastiques coulées de guitare en fusion canalisées par un étau rythmique imprenable. En onze titres, Triggerfinger disserte des joies de l’écrasement tympanique sous des enclumes sonores (« All this dancin’ around », un « Let it ride » très Queens Of The Stone Age, un « I’m coming for you » sensuel et granitique), cultive un chagrin blues perdu au fin fond du doute (« All night long », « Feed me »), s’infiltre dans une turbine heavy psychédélique rehaussée de couplets enrichis au plutonium (« Cherry ») ou s’envole dans des nuages chargés de vapeur mauve (« Without a sound »). À tout moment, la basse est au rendez-vous pour faire trembler la planète et la guitare culbute des riffs cinglants chargés au triphasé. Le chant groovy et mélodique apporte ce qu’il faut de sensibilité et de classe pour aboutir à une conclusion logique : cet album vous colle au mur avec grâce. Pour ceux qui n’avaient pas déjà ce disque, vous savez ce qui vous reste à faire.

Pays: BE
Excelsior EXCEL96248 / Verycords
Sortie: 2010/11/15

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