INMATE – Free at last
Inmate (qu’il ne faut pas confondre avec les Inmates anglais ayant creusé le sillon pub rock dans les années 70 et 80) est un vieil habitué des festivals centre-européens, qu’il visite régulièrement depuis son camp de base de Slovénie, où il s’est formé en 2005. Mike (chant), Aleš (guitare), Andrej (guitare), Jure (batterie) et Sašo (basse) ont uni leurs forces pour la cause du métal mélodique décoré de points metalcore et sortent ces temps-ci leur premier album.
« Free at last » propose quatorze titres, ce qui fait tout de suite peur face aux risques de répétition et de redite que peut engendrer un album aussi long. On se dit immédiatement que les types ont voulu surcharger leur premier album afin de pouvoir caser toutes leurs influences et tout ce qu’ils avaient à dire après des années d’apprentissage. Enfin, quand je parle de toutes les influences du groupe, j’exagère un peu car il n’y en a qu’une : In Flames. Les riffs sont inspirés par In Flames, le chant par In Flames, les mélodies par In Flames, les rythmiques par In Flames… C’est tout juste si les types d’Inmate ne vont pas demander la nationalité suédoise pour être parfaitement dans l’ombre de leur idole. Et donc nous voilà partis pour quatorze titres par un ersatz d’In Flames, ce qui ne va pas être tout le temps drôle.
De plus, les structures des morceaux toujours prévisibles terminent d’ôter la plus petite trace d’originalité dans cet album. Ceci est d’autant plus dommageable qu’Inmate avait placé la thématique de ses textes sur la recherche de l’individualité, pari lourdement perdu face à ce copier-coller des techniques développées par In Flames. Mais comme dans tout naufrage, il faut quand même tenter de sauver ce qui peut l’être, on admettra que les Slovènes parviennent cependant à mettre en place un son carré, puissant et correctement produit. Les riffs de guitare cisaillent et l’association basse-batterie déboule en envoyant les baffes dans toutes les directions. Quelques morceaux parviennent à accrocher l’auditeur sans trop lui faire penser à In Flames : « Fire, walk with me » secoue les cervelles tandis que « Inexorable path » et « Out of the darkness » tentent davantage d’élaboration, échappant ainsi au cadre simplet souvent utilisé par le groupe dans ses autres titres.
Bref, on aura compris qu’Inmate possède un potentiel certain, à condition de trouver son propre créneau et se départir de ses influences premières. Quand tous les plans d’un album ont déjà été entendus ailleurs, c’est un peu du gaspillage de talent et d’idées. Dernier argument à la décharge d’Inmate : ce groupe fait de l’In Flames mais il ne fait pas du mauvais In Flames, si jamais certains veulent tenter l’expérience.
Pays: SI
Graviton 0003 00
Sortie: 2012/05/25