SPINESHANK – Anger denial acceptance
Lorsque le néo-métal battait son plein, dans les années 1996-2000, tout le monde ne jurait que par Korn, Deftones, Limp Bizkit ou Linkin’ Park, Mudvayne ou Papa Roach. Au milieu de cette cohorte d’énervés, des petits groupes comme Spineshank avaient aussi tenté de faire leur trou. Ce combo formé à Los Angeles en 1996 avait sorti son premier album « Strictly diesel » en 1998. Les riffs brutaux de Spineshank trouvent leur meilleure expression avec ce qui est considéré comme leur meilleur album, « The height of callousness » (2000). Puis après un « Self destructuve pattern » encore valable en 2003, au revoir messieurs-dames, direction les couloirs de l’oubli. Spineshank prend de plein fouet le ralentissement général enregistré par le néo-métal à partir de 2004.
Johnny Santos (chant), Mike Sarkisyan (guitare), Robert Garcia (basse) et Tommy Decker (batterie) ont sans doute dû reprendre des études de kiné, retourner dans la ferme du père ou devenir roadies de Slipknot car à partir de 2003, plus aucune œuvre ne sort de la nébuleuse Spineshank. Le groupe a pourtant persisté jusqu’en 2008 avec l’intégration du chanteur Brandon Espinoza à la place de Johnny Santos, mais Spineshank semble bel et bien mort et enterré à partir de cette date.
Mais avec la sortie du totalement imprévu « Anger denial acceptance », il semble que Spineshank soit revenu aux affaires, et en se débrouillant plus que bien, qui plus est. Enfin, cela vaut si on est resté attaché à une vision traditionnelle du néo-métal, car le line-up original reformé semble avoir oublié que le métal avait un tantinet évolué depuis dix ans. Quoi qu’il en soit, ce nouvel album de résurrection ne réserve peut-être pas de surprises extraordinaires, mais il capitalise sur les vieilles valeurs qui ont fait leurs preuves. Riffs particulièrement bourrus (« After the end », « Anger denial acceptance », « I am damage », l’excellent « Everything everyone, everywhere ends »), coexistence subtile de vocaux d’ogre affamé et de petites lignes mélodiques sur les refrains (« I want you to know », « Nothing left for me », « The reckoning »), rythmique en plomb à l’assaut sur tous les tempos, cet album charge bien la barque de tous les trucs caractéristiques qui ont fait le néo-métal. Ces trucs ont d’ailleurs tendance à revenir plus souvent qu’à leur tour à la fin de l’album, qui aurait gagné à être allégé d’un ou deux morceaux n’apportant rien de plus au dossier.
Cependant, la vivacité et la rage de l’interprétation de ces nouvelles chansons de Spineshank ne manqueront pas d’attirer l’oreille des amateurs de néo-métal classique et qui auraient pu trouver quelque peu indigeste la dernière livraison dubstep de Korn. De la bonne série B, en somme.
Pays: US
Century Media
Sortie: 2012/06/18