TRIPPY WICKED & THE COSMIC CHILDREN OF THE KNIGHT – Going Home
Ignorez les scribouilleurs désabusés qui vous rabâchent à longueur de chroniques que le métal actuel est trop figé, que tout a déjà été fait et qu’il n’y a plus de place pour la différence. Car Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight démontre avec brio que rien n’est tout à fait immuable et que l’on peut même exceller dans la frange la plus plombée de notre style de prédilection sans pour autant être suicidaire, possédé, morbide ou mélancolique. En résumé, Trippy Wicked & The Cosmic Children Of The Knight invente le doom/sludge/stoner à tendance positive !
Cependant, l’originalité du trio anglais ne tient pas uniquement dans le contenu optimiste de ses textes. D’un point de vue musical aussi, il se passe énormément de choses sur ce « Going Home » qui, comme c’était d’ailleurs déjà le cas pour son prédécesseur (« Movin’ On« ) sorti fin 2009, mêle de monstrueux tempi gastéropodes empruntés au Black Sabbath des seventies et des divagations musicales quasi progressives à des ambiances ‘sautillantes’ qui évoquent le rock plombé du sud des États-Unis.
N’allez pourtant pas croire que « Going Home » soit un « Movin’ On » numéro deux, car Trippy Wicked y affine largement son style, allant jusqu’à appesantir ses riffs de manière atypique en y superposant des cuivres et des bois (« I Want Another Drink », « Go Outside ») ou, au contraire, à les alléger grâce aux sonorités synthétiques d’un mellotron (« Going Home », « Home »). Le groupe n’oublie pas ses admirateurs asthmatiques et leur aménage quelques passages aériens afin d’alléger le côté suffocant inhérent à ses compositions. Quelques ‘écarts de conduite’ sympathiques, par exemple l’entraînant boogie « Ain’t Gonna End Well » ou l’amusant « Hillbilly Moonshine » (NDR : essayez donc de résister aux ‘Yippie Ki-yay’ de Peter Holland), contribuent à rendre la plaque captivante de bout en bout.
Holland, dont les vocaux nasillards rappellent étrangement ceux du Ozzy des seventies, est aussi en charge des riffs plombés, des soli magiques et d’une partie des cuivres. Pour rappel, le multi-instrumentiste et le batteur Chris West sont aussi impliqués dans le trio stoner Stubb dont nous vous avons vanté l’album éponyme il y a quelques mois de cela. Ce n’est donc probablement pas un hasard si nous retrouvons derrière les manettes de « Going Home » l’américain T. Dallas Reed qui avait déjà contribué à la qualité sonore de « Stubb » (NDR : et qui, depuis, s’est illustré dans la production du dernier album de Saint-Vitus).
« Going Home » est disponible sur le site du label Super Hot Records en version CD, LP et format digital. À tester d’urgence.
Les titres (41’44) :
- Going Home (8’20)
- Up The Stakes (4’23)
- Go Outside (4’51)
- Ain’t Gonna End Well (2’24)
- I Want Another Drink (5’36)
- Hilbilly Moonsine (4’32)
- Pour Me Another One (3’26)
- Change Your Mind (6’47)
- Home (1’21)
Le groupe (et les invités) :
- Peter Holland : Guitare, Chant, Cuivres
- Christopher West : Batterie, Guitare Acoustique
- Richard King : Basse
- John Holland : Cuivres et Bois Additionnels
- T. Dallas Reed : Guitares Additionnelles et Mellotron
Pays: GB
Superhot Records SR002CD
Sortie: 2012/04/30
