CD/DVDChroniques

HOOVERPHONIC – With Orchestra

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

La carrière d’Hooverphonic ressemble à tout sauf à un long fleuve tranquille, particulièrement si l’on prend en ligne de compte le nombre de chanteuses qui se sont succédées à son micro. La dernière en date, Noémie Wolfs, a reçu la délicate mission de succéder à Geike Arnaert, l’image et la voix du trio flandrien depuis la fin des années 90. Un examen de passage réussi, à l’écoute du très abouti « The Night Before » et de la tournée qui a suivi. Parallèlement, Alex Callier et Raymond Geerts sont toujours parvenus à se réinventer en développant divers concepts qui leur permettaient de briser la monotonie. Parmi ceux-ci, retenons « Hooverphonic presents Jackie Caine » (2002), un album basé sur la vie tumultueuse d’un personnage imaginaire, la tournée acoustique de 2003 qui débouchera sur « Sit Down And Listen To » ou encore le projet « (No) More Sweet Music » (2005), double livraison présentant le même tracklisting mais dans des versions fondamentalement différentes.

Aujourd’hui, c’est carrément avec un orchestre symphonique qu’ils ont décidé de s’associer et de revisiter leur back catalogue. Le résultat de cette combinaison inédite se retrouve sur « With Orchestra », un album dont le but est autant d’apporter une nouvelle direction qu’une nouvelle dimension à des titres que l’on ne présente plus. Cela dit, c’est paradoxalement avec un inédit (« Happiness ») que s’ouvre la plaque. Il s’agit du single promotionnel qui plonge d’emblée l’auditeur dans les atmosphères classieuses qui baliseront une soixantaine de minutes d’une remarquable richesse sonore. Si les extraits de « The Night Before », déjà très lyriques, composent logiquement une bonne partie de la sélection (retenons surtout une magnifique version toute en douceur de la plage titulaire au piano dominant et « Heartbroken » aux cordes divines, ainsi qu’un « George’s Café » métamorphosé), la curiosité réside surtout dans la manière avec laquelle ils abordent les compositions antérieures à l’arrivée de la nouvelle perle vocale.

Car il est vrai que Noémie Wolfs s’est instantanément fondue dans le moule Hooverphonic, au point d’éclipser sa pourtant très charismatique prédécesseur. Mais ne minimisons pas le talent des deux têtes pensantes du groupe qui, finalement, sont les artisans du son mis en place depuis les débuts à tendance trip hop (du temps où ils s’appelaient encore Hoover). À ce propos, outre un « 2 Wicky » planant sur lequel la voix légèrement rocailleuse fait beaucoup, ils se fendent d’un clin d’œil en reprenant dans la même veine le « Unfinished Sympathy » de Massive Attack (une de leurs premières influences majeures) en maximisant les capacités de l’orchestre. Celui-ci se voit également particulièrement inspiré sur un méconnaissable « Expedition Impossible », un « Mad About You » transfiguré par des arrangements lumineux ou un somptueux « Vinegar & Salt ». D’une manière générale, on peut affirmer sans crainte que l’essence même des compositions se pare avantageusement de cordes et de cuivres. Mieux, certains titres, à l’instar de « Jackie Caine » ou de « Renaissance Affair » donnent même presque mieux que les versions originales. « With Orchestra » n’invente peut-être rien, mais il permet de redécouvrir une discographie riche à beaucoup d’égards. On attend impatiemment la suite.

Pays: BE
Sony Music 88691964402
Sortie: 2012/03/12

Laisser un commentaire

Music In Belgium