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HIGH ON FIRE – De vermis mysteriis

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High On Fire revient et ça va faire très mal. Deux ans après un cinquième album « Snakes for the divine » dont le doom stoner ultra-puissant et énergique relevé d’une petite sauce Slayer avait fait son lot de trous dans les têtes, la formation d’Oakland sort de son holster un nouveau flingue à dix coups qui s’appelle « De vermis mysteriis ».

Toujours mené par Matt Pike (guitare et chant), assisté du batteur Des Kensel et du bassiste Jeff Matz (qui remplace depuis 2005 le légendaire Joe Preston des Melvins), High On Fire revient sur cet album à des fondamentaux salvateurs qui avaient fait la force et l’efficacité de ses premiers albums, notamment « Surounded by thieves » (2002). On ne va pas se perdre dans les explications ésotériques concernant le titre de cet album, qui signifie « Les mystères du ver » en latin et qui est basé sur un fumeux mélange entre la vie du Christ, des grimoires secrets directement sortis de l’univers de Lovecraft et une nouvelle de Robert Bloch. Assez donc, avec l’ésotérisme du dimanche et place à la musique, produite par le guitariste de Converge, Kurt Ballou.

Autant dire que les riffs nucléaires et la violence rythmique digne d’une guerre de clans entre australopithèques furieux vont passer les cervelles à la moulinette tout au long de cet album qui affiche une forme insolente au niveau des compositions, de la barbarie électrique et de l’inspiration des musiciens. Le pilonnage commence d’entrée de jeu avec un « Serums of Liao » ivre de violence et lourd comme du granit. L’abattage se poursuit avec un « Bloody knuckles » sabbathien et inquiétant enfoui sous des piles de guitares brutales et acérées. Le chant de gorille de Matt Pike porte très haut et fait des ravages, tout comme sur le speedé « Fertile green » et le néanderthalien « Madness of an architect ». High On Fire calme un peu le jeu sur « Samsara » avant de reprendre le massacre à la tronçonneuse atomique sur « Spiritual rights », un truc dont la furie démesurée vous donne la chair de poule. La fin de l’album est encore émaillée d’incidents sonores comme l’inhumain « De vermis mysteriis » ou l’infernal « Romulus and Remus ». Le dernier titre « Warhorn » raccompagne lentement et lourdement les derniers survivants vers l’asile psychiatrique le plus proche.

Matt Pike a retrouvé ici des idées qui avaient servi les excellents premiers albums de High On Fire et qui rappellent ce qu’il était capable de faire dans son premier et mythique groupe Sleep dans les années 90. Il est rare d’entendre une telle violence, même sur un album de métal et High On Fire est un des maîtres de ce son épais et brutal qui fait qu’on en a encore des raisons de craindre le heavy metal. Tremblez, mortels !

Pays: US
Century Media
Sortie: 2012/04/23

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