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CAPALDI, Jim – Whale meat again

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« Whale meat again » est le deuxième album solo de Jim Capaldi, une des principales figures du groupe Traffic, qui ajouta quelques pierres non négligeables sur la grande pyramide du rock anglais des années 70.

À l’époque, nous sommes en 1974 et Traffic vit ses derniers instants. La fin du groupe n’a pas d’incidence sur l’amitié qui lie Jim Capaldi à Steve Winwood, l’autre élément fort de Traffic, aussi connu pour avoir chanté chez le célèbre Spencer Davis Group dans les années 60. Comme Steve Winwood avait participé au premier album solo de Jim Capaldi, « Oh how we danced », en 1972, on le retrouve sans surprise sur ce « Whale meet again », sorti en juin 1974 sur le label Island. Le titre de l’album est un jeu de mot qui déforme l’expression we’ll meet again (nous nous rencontrerons à nouveau) et la transforme en encore de la viande de baleine, allusion directe au problème de la chasse excessive à la baleine qui était déjà dans les années 70 un des principaux problèmes écologiques du moment. Ceci souligne la conscience militante de Jim Capaldi qui ajoutera toujours plus de thèmes politiques et sociaux dans les chansons de sa carrière solo.

L’enregistrement de l’album « Whale meat again » se fait dans les mêmes conditions que le premier album de Jim Capaldi. Ce dernier fait à nouveau appel à l’équipe de musiciens de session opérant habituellement dans les mythiques studios Muscle Shoals en Alabama : David Hood (basse), Roger Hawkins (batterie), Barry Beckett (claviers), Jimmy Johnson et Pete Carr (guitares). Parmi les invités, on retrouve bien sûr Steve Winwood mais aussi Chris Stainton (du Grease Band de Joe Cocker), Rabbit (de Free) ou Reebop (de la dernière incarnation de Traffic), entre autres.

Ce deuxième album de Jim Capaldi garde la tenue et la qualité qui avaient fait de son premier album un succès (succès d’estime en tout cas, car aucun de ces albums ne s’est classé dans les charts anglais). Plus rock que le précédent, plus direct aussi, il intègre agréablement différentes sonorités. On commence avec des ambiances tranquilles sur « It’s alright », sur lequel on retrouve du steel drum, instrument typique de la musique caribéenne que Jim Capaldi avait découverte au cours d’un voyage dans les Antilles avec Bob Marley. Le rock ‘n’ roll n’est pas en reste avec les rythmes binaires et bluesy qui occupent la chanson « Whale meat again » et accouche d’un excellent « I’ve got so much lovin’ », enrichi d’un solo de guitare lumineux signé Pete Carr. Écoutez attentivement ce solo, c’est l’un des meilleurs moments de l’album, sinon le meilleur. Mais il ne faudrait pas oublier non plus les excellentes fragrances funk enrichies en testostérone de « Lowrider » ou la fabuleuse montée en puissance de « Summer is fading », garni de percussions nerveuses et d’un nouveau solo de guitare à enseigner dans les écoles. L’album se termine avec une courte reprise symphonique du vrai « We’ll meet again », un classique du répertoire traditionnel anglais.

La réédition CD proposée par Esoteric Recordings ajoute un titre bonus avec « Tricky Dicky rides again », qui était sorti en face A du single « Tricky Dicky rides again/Oh how we danced » en 1973. Ce titre rock à la rythmique et au piano solides termine de faire de ce « Whale meat again » un objet très intéressant à acquérir.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2318
Sortie: 2012/03/26 (réédition, original 1974/06)

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