TIERRA SANTA – Apocalipsis
« Apocalipsis » est le sixième album de Tierra Santa, groupe de heavy metal espagnol fondé en 1997 et composé de Arturo, guitare, chœurs, Roberto, basse, chœurs, Angel, voix, guitare, et Iñaki, batterie. Leur style est un mélange de Judas Priest, Iron Maiden et Saxon. Bref, une musique musclée qui continue à prendre des vitamines.
Après une très courte introduction assez calme, comme il est de coutume dans ce genre musical, les guitares s’éveillent en fanfare sur « Nerón », qui baigne dans le heavy jusqu’au cou, avec cependant une ligne mélodique assez marquée qui le rend plus que supportable.
« Apocalipsis » débute par un fleuron de riffs de guitare soutenu par une rythmique très efficace. Sur le plan vocal, la chaleur latine génère une diversion de bon aloi, même si la langue espagnole est moins appropriée à ce genre musical que la langue anglaise, beaucoup plus apte à supporter le rythme échevelé de ce titre.
Tierra Santa confirme pourtant son option sur « Nací siendo libre », un rock heavy remarquable tant qu’il est uniquement joué. La voix n’apporte pas vraiment un plus aux instruments, très bien joués par des musiciens confirmés.
« Tú misión » débute par des roulements de tambour et la voix s’impose de nouveau comme par plaisir. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour séduire. Le côté heavy est moins marqué que sur les morceaux précédents mais cela reste malgré tout basé sur l’énergie et la violence. On n’est pas entre jeunes filles de bonne famille, ici.
Sur « Kamikaze », par contre, c’est un déluge de riffs ravageurs mâtinés de martèlement de batterie impitoyable qui fait la loi. On est entraîné dans un trip irrésistible brusquement interrompu par une fin inattendue. Trois minutes de voyage tous frais payés dans un tourbillon imparable. C’est le meilleur titre de l’album.
« Rumbo a las estrellas » a un rythme un peu particulier par rapport au reste de l’album. Le jeu des guitaristes et du bassiste est irréprochable et la batterie est toujours aussi efficace. Rien à redire.
« La ira del cielo » ressemble à du Saxon qui aurait appris l’espagnol. Le jeu des guitaristes se complète parfaitement et crée une dynamique qui entraîne le reste du combo vers les sommets du genre.
L’exécution de « El grito de la tierra » est encore plus rapide et fait monter la tension. On se demande comment on peut atteindre un tel niveau de jeu à cette vitesse sans intervention de la technique …
« Soñar con ella » redescend d’un cran dans le tempo et est plus axé sur la mélodie, avec toujours une partie instrumentale impeccable. On sent une très grande complicité chez des musiciens qui se connaissent depuis des années.
On n’est pas loin de l’apothéose avec « Esta tierra es mia », aussi rapide que « El grito de la tierra ». Curieusement, la partie vocale choque beaucoup moins dans ce morceau très rapide mais principalement instrumental, il est vrai.
Beaucoup plus mélodieux, beaucoup plus doux, « Hermano del viento » a un caractère espagnol très marqué. La voix est ici tout à fait à sa place et elle s’intègre parfaitement dans le jeu tout en nuances des instrumentistes.
Si entendre rrrouler les rrr à longueur d’album ne vous dérange pas, cet album n’est pas loin de soutenir la comparaison avec les bons produits du genre.
Pays: ES
Locomotive Records / Rock Inc. / Bertus LM 166
Sortie: 2004/10/25