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VARIOUS ARTISTS – No quarter, an all-star tribute to Led Zeppelin

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On ne va pas s’aventurer ici dans une explication de qui est Led Zeppelin. Le plus grand groupe de hard rock de tous les temps devrait avoir une statue érigée dans toutes les villes où il y a une salle de concerts rock. Led Zeppelin a rejoint depuis longtemps l’Olympe des grands groupes, aux côtés des Beatles (qui forgèrent la pop) et des Rolling Stones (pour le rock), Led Zeppelin reprenant à son compte les lauriers de la fondation du hard rock pour des siècles et des siècles.

Un groupe légendaire de cette dimension fait couler des tonnes d’encre depuis des décennies, fait fantasmer tout musicien s’intéressant à la chose rock et fascine par le génie qu’il a eu à composer des chansons qui font partie pour l’éternité du patrimoine musical mondial. Il n’est donc pas étonnant que les hommages se soient multipliés à son égard sous forme de reprises depuis près de quatre décennies. Et bien sûr, les albums de reprises exclusivement consacrés à l’œuvre de Led Zeppelin sont désormais légions sur le marché.

Le dernier en date met en lice une poignée de musiciens prestigieux qui ont décidé d’apporter leur vision du dossier Led Zeppelin. Ce « No quarter » rassemble en effet des personnages bien connus comme Brian Robertson (Thin Lizzy, Motörhead), Eric Bloom (Blue Oÿster Cult), Joe Lynn Turner (Fandango, Rainbow, Deep Purple), Bruce Kulick (Kiss), Steve Lukather (Toto), Manny Charlton (Nazareth), Dweezil Zappa (le fils de son père), Pat Travers, Kelly Hansen (Foreigner), Steve Morse (Dixie Dreggs, Steve Morse Band, Deep Purple), Rick Derringer (The McCoys, Johnny Winter) ou Artymus Pyle (Lynyrd Skynyrd, Artymus Pyle Band).

Côté reprises, le projet s’attaque aux morceaux les plus classiques du Zep : « Good times, bad times », « Dazed and confused », « Immigrant song », « Rock and roll », « Stairway to heaven », « Whole lotta love » ou « Houses of the holy », avec également des revisites de titres moins exposés comme « When the levee breaks », « The ocean », « Dancing days » ou « All my love », par exemple.

D’un point de vue général, la tentative de reprise des chansons de Led Zeppelin est toujours un exercice périlleux, car on sait bien que les versions originales sont inattaquables. On peut s’en sortir en ajoutant un petit grain de folie dans l’affaire (ce que fit en son temps Dread Zeppelin, groupe spécialisé dans la reprise loufoque de Led Zeppelin) mais si on s’en tient à l’interprétation fidèle, on risque fort de ne pas pouvoir sortir de l’ombre majestueuse des chansons originales.

C’est un peu ce qui arrive sur cette série de reprises, qui collent trop aux morceaux originaux et qui ne parviennent pas à s’extraire de l’orbite zeppelinienne pour donner une interprétation revue et corrigée des morceaux de l’époque. Et surtout, on s’aperçoit qu’il est à peu près impossible d’égaler et encore moins de dépasser le chant inaltérable de Robert Plant. Sur bien des titres de cette compilation, le chant n’est en effet pas à la hauteur. Un rapide coup d’œil sur la pochette du CD identifie le fautif : un certain Michael White qui chante sur cinq versions, allégrement égratignées par son chant jamais en phase avec l’esprit des morceaux originaux. C’est ainsi que « Heartbreaker », « Stairway to heaven », « Rock and roll », « Immigrant song » ou « All my love », glissent vers le bas du classement des chansons de cet album. D’autres titres sont soit trop plats (« You shook me ») soit trop boursouflés (« Immigrant song ») pour être crédibles.

Ce sont les dernières chansons de « No quarter » qui remontent sensiblement le niveau, avec de bonnes interventions signées Pat Travers (« Whole lotta love », « Houses of the holy »), Rick Derringer (« Ramble on ») ou Kelly Hansen (« Dancing days », où joue le guitariste Tom Keifer de Cinderella qui sauve aussi la reprise de « The ocean »).

Il y a donc à boire et à manger sur cet album de reprises de Led Zeppelin, le 1256e album à venir tenter sa chance dans cette catégorie. S’attaquer à du très lourd comme Led Zeppelin est assez casse-gueule et il aurait été plus judicieux de reprendre des petits maîtres mythiques et obscurs des années 70 (comme Sir Lord Baltimore ou Mayblitz ou des centaines d’autres de ce style) pour y gagner davantage en originalité et faire son intéressant.

Pays: US
Mausoleum Records 251130
Sortie: 2012/04/30

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