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ERRORS – Have some faith in magic

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Formé en 2004 à Glasgow autour de Simon Ward (guitare, programmation, claviers), Greg Paterson (guitare), Stephen Livingstone (guitare, claviers) et James Hamilton (batterie), Errors exprime sans équivoque son credo pour la musique électronique post-rock dansante. Son style revisite la musique électronique des années 80, entre montagnes de synthés à la Tangerine Dream, accords tirés de Jean-Michel Jarre et invitation à la danse façon Yellow Magic Orchestra. Tous ceux qui se souviennent de Yazoo ou de PhD retrouveront ces ambiances désincarnées et dansantes qui firent les grandes heures des années 80, une ère glaciaire pour les rockers, une période faste pour les « New Wave » ondulant du popotin sur les dance-floors.

Errors remet cette philosophie au goût du jour et peut être envisagé sous deux angles : soit des génies de la sublimation du ringard avec leurs constructions musicales ambiantes entendues mille fois, soit des ringards tout court restés vautrés dans une musique passée de mode depuis vingt ans. Mais l’univers du rock est en perpétuelle redécouverte et les générations se succèdent en revenant sans cesse sur des fondamentaux qu’il est toujours bon de garder en tête. Bon, il y en a qui choisissent de ressusciter les années 80, libre à eux.

Errors en est donc ici à son troisième album, un « Have some faith in magic » qui fait suite à « It’s not something but it is like whatever » (2008) et « Come down with me«  (2010). Et qui dit post-rock électronique de Glasgow dit Mogwai, d’où une sortie logique des albums d’Errors sur le label Rock Action, fondé par Mogwai. Comme pour les précédents albums, Errors continue de creuser un sillon essentiellement instrumental, bordé de lourdes nappes de synthétiseurs rachetés d’occasion à Jean-Michel Jarre (« The knock ») et parfois traversé de rangées de guitares juste ce qu’il faut d’agressif mais pas trop. Les films de zombies italiens des années 80 raffolaient de ce genre de musique.

L’entrée dans le disque se fait en fanfare avec un « Tusk » méritoire à connotation progressive et bien calé entre guitares et claviers, encore assez moderne avec ses réminiscences de Radiohead ou de Klaxons. Mais dès le second morceau « Magna encarta », on s’embarque pour un voyage à travers des steppes répétitives, une immense toundra eighties dont on ne voit pas le bout, avec des titres qui semblent toujours être les mêmes et qui tournent autour de sonorités new wave, entre niaiserie à la Korgis (« Blank media », « Barton spring »), solennité à la Depeche Mode (« Cloud chamber ») ou techno dance ultime (« Pleasure palaces », « Earthscore »). L’absence de chant (les rares voix n’interviennent ici que dans une perspective instrumentale) augmente l’aridité de la musique qui règne tous azimuts, privilégiant la technique sur l’émotion.

Encore une fois, ce bon plan pour la danse sans arrière-pensées peut paraître visionnaire ou passéiste, tout dépend des points de vue. Alors, si vous aimez l’électro et la dance, pourquoi ne pas laisser une chance aux Errors ?

Pays: GB
Rock Action
Sortie: 2012/01/30

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