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HOWLIN’ BILL – Date with the devil

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Tiens, des nouvelles d’Howlin’ Bill. Et pourquoi pas, après tout ? Que devient ce bon vieux Bill, défenseur zélé du blues et de tous ses petits frères swing, rock et boogie ? Souvenez-vous, Howlin’ Bill nous avait gratifiés il y a peu d’un excellent « Live at Ancienne Belgique », pour fêter ses dix ans d’activités dans le blues. Depuis, Howlin’ Bill et ses hommes ont été jouer sur les scènes des moindres coins du Benelux, ont investi le fameux Rhythm ‘n’ Blues Festival de Peer et se sont aventurés en France (festival de Cahors, festival Blues au Château, Terri’Thouars Blues Festival…), en Suède, Suisse, Norvège, Autriche, Italie et en Allemagne. Et surtout, Howlin’ Bill a remporté le premier European Blues Challenge de Berlin en mars 2011 (ses compatriotes de Lightnin’ Guy & The Mighty Gators vont essayer d’en faire autant cette année). Cette victoire a permis à Howlin’ Bill d’éditer un EP « Howl », produit par Kai Strauss.

On le retrouve ici avec son nouvel album « Date with the devil », qui retranscrit bien l’expérience que l’on peut avoir amassée après dix ans. À cette fin, Howlin’ Bill s’est entouré de Little Jimmy (guitare), Waylon Waters (basse) et Uncle T (batterie) pour confectionner ce qui se fait de plus classique et de plus goûteux en matière en blues. Koen Geudens s’invite au piano sur quelques titres, ce qui ne gâche rien.

Howlin’ Bill situe résolument l’épicentre de la musique de « Date with the devil » dans les années 40 et 50, avec des références jazz et boogie qui ressuscitent Memphis Slim, Benny Goodman et qui paie aussi son tribut à des artistes comme Slim Harpo et des formations comme Booker T. & The MG’s. Autant dire que le swing de la plus pure tradition est au rendez-vous et que le voyage va se faire en première classe.

Guitares et rythmiques en velours font rebondir les excellents « Rat race », « Turn on the light », « Bellboy John », « My baby » qui ouvrent cet album. La voix grave et claire d’Howlin’ Bill ne se tait que lorsque notre bonhomme saisit son harmonica et glisse des solos clinquants dans nos oreilles. Il nous les cisaille, ces oreilles, sur les passages enfiévrés et suaves de « Howl », mid-tempo aux lignes pures qui le voit chanter comme le grand Howlin’ Wolf, celui qui explique pourquoi Howlin’ Bill s’appelle comme ça. Rien ne perdra la face sur ce disque et je recommande encore l’écoute de « So close » et sa guitare feutrée, « Bill’s day off » (un instrumental, comme son nom l’indique) ou l’ultra sudiste « Hurt my child », englué dans les boues du Mississippi.

S’il arrivait aux Américains d’oublier comment jouer le blues, ils pourraient toujours se tourner vers Howlin’ Bill, qui leur expliquera comment faire.

Pays: BE
Naked Productions NP 021
Sortie: 2012/03/02

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