SKOLNICK, Alex Trio – Transformation
Alex Skolnick trio est composé de Alex Skolnick (Testament), guitares, voix, Nathan Peck, contrebasse, voix, et Matt Zebroski, batterie, percussions, voix. La philosophie de Skolnick est simple : « Peu importe ce qu’en pense ton voisin, joue la musique qui te plaît et ne te laisse pas enfermer dans un style. »
C’est avec le concours de Dave Eggar, violoncelle, qu’ils jouent et chantent sur « Transformation », une composition jazz très subtile de Alex Skolnick. On y parle des transformations de la société tant sur le plan politique que sur le plan social. « Electric Eye » est aussi un morceau très élaboré. Il s’inspire du jazz moderne de l’excellent pianiste Brad Mehldau et du bassiste Dave Holland. En tout cas, les musiciens sont excellents et le résultat est à l’avenant.
Ballade aérienne, « Fear Of Flying » commence en catimini. Ce morceau est une réflexion personnelle de Alex Skolnick sur un livre de Erica Jong. « Money », où on entendait résonner le tiroir-caisse, est un titre bien connu de Pink Floyd. Même si le titre date de 30 ans, ce message de désillusion est toujours d’actualité.
Matt Zebroski s’est beaucoup investi dans « Both Feet In ». Ce blues lent parle de la confiance qui s’installe progressivement entre deux personnes qui apprennent à se connaître. « Scorch » est une composition de Alex Skolnick. Charlie Hunter y apparaît avec sa guitare huit cordes. Skolnick et lui ont suivi les cours de Joe Satriani à la Berkeley High School. Ils s’en donnent à coeur joie pour leurs retrouvailles.
« Blackout » est une composition qui s’inspire d’un titre des Scorpions, « No One Like You ». C’est parti d’un rêve où Skolnick l’entendait jouer en bossa nova. Ce qui semblait d’abord une absurdité s’est transformé en formule magique. Sur « IMV/The Trooper », on a pris un riff de « The Trooper », de Iron Maiden, et on l’a intégré à ce morceau de jazz. L’art de Alex Skolnick consiste à assimiler des morceaux d’origines différentes et à en faire un tout cohérent.
« No Fly Zone » est un morceau où on change de tempo et où la guitare, la contrebasse et la batterie forment un tout parfaitement homogène. « Don’t Talk To Strangers » est un morceau de Ronnie James Dio. Sur cet album, il est transformé en titre acoustique à consonance brésilienne. Enfin, « Highway Star » est un titre de Deep Purple où on a repris des parties de soli de Richie Blackmore à la guitare et de Jon Lord aux claviers. Les musiciens les ont exploré pour tenter d’aller plus loin. Il y a dans ce morceau des sons qui évoquent sans équivoque le Moyen-Orient (avez-vous remarqué l’assonance ?).
Ce qui frappe dans cet album de bonne qualité, c’est la cohésion entre les musiciens et la retenue dont ils font preuve en toute circonstance. C’est étonnant quand on sait que le premier coup de cœur de Skolnick était le groupe Kiss. Il avait neuf ans. Sacrée évolution !
Pays: US
Magnatude / Mascot Records MT-2305-2
Sortie: 2004/10