LAMB OF GOD – Resolution
Que reste-t-il de la New Wave Of American Heavy Metal ? Cette expression réadaptée de la célèbre New Wave Of British Heavy Metal qui avait forgé les plus grands groupes de heavy metal anglais des années 80 (Iron Maiden, Tygers Of Pan Tang, Praying Mantis, Raven, Saxon et autres Def Leppard) a été sortie de la naphtaline pour qualifier une nouvelle vague de métalleux ricains faisant suite aux grands courants métalliques des années 83-84 (Metallica, Slayer, Anthrax…) et des années 90 avec le néo-metal (Korn, Deftones…) et le power metal (Pantera, Machine Head…). Ces deux derniers groupes ont eu une telle influence sur la scène métallique américaine renouvelée que le business (c’est-à-dire les gros patrons fumant le cigare derrière leur bureau et qui seraient capables de vendre avec la même ferveur du Madonna ou du death metal, du moment qu’il y a du fric à se faire) a lancé cette fameuse nouvelle vague autour de quelques noms emblématiques du moment, du genre Killswitch Engage, Trivium, Life Of Agony, Slipknot ou les ici présents Lamb Of God.
Cette nouvelle vague américaine était certainement moins structurée et cohérente que la nouvelle vague anglaise mais il est clair que Lamb Of God a laissé dans le paysage musical sidérurgique de beaux moments et de bons albums. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que ce groupe existe depuis plus de vingt ans, d’abord sous le nom de Burn The Priest en 1990, puis de Lamb Of God. On trouve déjà dans Burn The Priest Randy Blythe (chant), Willie Adler (guitare), Mark « Duane » Morton (guitare), Abe Spear (guitare), John Campbell (basse) et Chris Adler (batterie). Abe Spear quitte le groupe en 1999 et Lamb Of God part avec patience et résolution à la conquête du monde. Le groupe marque incontestablement des points avec ses albums en fer forgé que sont « As the palaces burn » (2003), « Ashes of the wake » (2004) ou l’excellent « Sacrament » (2006).
Alors, à l’heure du toujours difficile septième album, que peut-on dire du cru 2012 de Lamb Of God ? Premier constat, les obus lourds volent bas. Lamb Of God aligne près de 14 titres trempés dans l’acier en fusion des forges de Vulcain et il parvient même à éviter l’essoufflement avec une suite mordante de morceaux hargneux et riches en testostérone de titan, du genre « Straight to the end », « Ghost walking », « Invictus », « Terminally unique » ou « To the end ». De ce côté-là, rien à dire, c’est du costaud. Mais si on se trouve ici confronté à de la bonne qualité, de la bonne série B, on n’est cependant pas devant le disque qui va faire décoller Lamb Of God vers la cour des très grands. La dernière livraison du groupe ne va pas révolutionner le genre groove metal ou metalcore mais assure un minimum syndical sympathique qui fournit la dose réglementaire de riffs couillus, de chant guttural du « mec-méchant-qui-en-a-des-grosses-comme-ça-et-qui-va-tout-péter » et de rythmiques de gibbon furieux copieusement alimentées en double pédale de grosse caisse.
Donc rien de nouveau dans la course au schmilblick avec le dernier Lamb Of God, mais une opportunité de s’affaisser les tympans encore un peu plus et de rester bouche bée devant un déploiement impressionnant de technique du riff menaçant et du chant de gorille à qui on a marché sur les pieds. Lamb Of God viendra faire prévaloir ses droits sur scène lors du prochain festival Graspop. Avis aux amateurs.
Pays: US
Roadrunner RR 7655-5
Sortie: 2012/01/24