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BACKCORNER BOOGIE BAND (The) – The Kotten Fields sessions

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Les membres qui composent le Backcorner Boogie Band sont si nombreux que rien qu’en citant leurs noms, on remplit déjà une bonne moitié de cette chronique : Erik Neimeijer (chant), Richard Hunting (basse), Timo Kelder (batterie), Hendrik Jan Lovink (guitare rythmique), Geo Wassink (claviers), Bas Schouten (guitare lead), Marieke Russink (chant et chœurs), Eugene Latumeten (chant et chœurs), Toos Ligtenberg (chant et chœurs), Mark Lukassen (saxophone), Bas Konings (trompette) et Rob Ebbers (trombone).

Mais il ne saurait être question ici de faire du remplissage car il y a beaucoup de choses à dire sur ce groupe, surtout si on veut le complimenter. En effet, cette bande de Bataves électriques sait s’y prendre comme un chef pour trousser un boogie rock sudiste altier et enthousiaste et rendre ainsi le sourire au rocker fatigué par la crise économique, la vague de froid, le dernier album de Radiohead ou le risque de voir Madonna venir bientôt jouer en Belgique.

Ici, il est question de rock ‘n’ roll rutilant, de guitares chevaleresques, de sections de cuivres dégoulinant de blues et de soul bien gras et d’un esprit ricain sudiste qui commençait à se faire rare ces derniers temps. En treize morceaux, le Backcorner Boogie Band sort du grenier le bel esprit rock et boogie qui animait Creedence Clearwater Revival, Booker T. & The MG’s et les Black Crowes et nous remélange tout ça pour rendre le résultat intemporel. Ce premier album du groupe aurait pu avoir été enregistré en 1971, en 1980 ou en 1995, on n’aurait pas vu la différence. Il s’agit donc bien de rock classique pur, cueilli au détour des champs de coton américains, dans une station-service de la Route 66 ou sous la planche d’un surfeur de Los Angeles.

L’avantage de cette galette est qu’on ne s’y ennuie pas, ce qui est un grand pari quand on revisite le rock classique des Seventies à grand renfort de cuivres et de chœurs féminins chantant « wap doo wap ». Après une petite mise en jambe avec les bons « Better days » et « Look at me standing », le groupe met un cran de plus avec un « Never sure » tout en tension et en grandiloquence électrique. Le rythme s’accélère et les propos deviennent plus tranchants sur un « Make you crawl » traité à la Grand Funk Railroad. Une onde truffée d’un groove funky envahit « Fuel up your fire » qui aurait pu avoir été chanté par Tommy Bolin. « Make it happen » ressuscite un boogie binaire lardé de coups de trompettes péremptoires et « Now I got love » s’enlise dans un saxophone lascif qui marque le tempo d’un blues funky fermenté dans les rues de la Louisiane. On pourrait multiplier les exemples d’excellents moments sympathiques qui revisitent le patrimoine blues et rock américain sans prétentions mais avec bonne humeur et qualité.

Le dernier tiers du disque est davantage menacé par la redite et la présence des cuivres qui commencent à se faire un peu trop envahissants. Mais la cavalerie arrive à temps pour sauver l’album avec l’énorme « My baby left me », non pas une reprise d’Arthur Crudup mais un hard boogie blues haché par une guitare suintante de cambouis et un chant caillouteux et brouillon qui rappellent le fabuleux Jim Jones Revue. Le dernier titre « I get high » est une ballade soul poignante digne des grands moments d’Aretha Franklin. Que dire de plus ? Le Backcorner Boogie Band n’a pas inventé le fusil à répétition mais il sait bougrement bien s’en servir.

Pays: NL
Suburban Records
Sortie: 2012/02/17

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