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WHISTLE PEAK – Half asleep upon echo falls

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Située aux confins de l’Indiana et de l’Ohio, Louisville est la plus grande ville du Kentucky. On sait peu de choses de cet endroit, surtout en matière de musique rock. La ville qui a vu naître le boxeur Mohamed Ali, les cinéastes Tod Browning et D.W. Griffiths et qui est un des centres de fabrication du fameux bourbon, abrite néanmoins quelques noms fameux du rock indé américain, comme My Morning Jacket, les stoneux de The Glasspack ou le groupe Slint, et vient de révéler un de ses meilleurs secrets avec l’émergence de Whistle Peak.

Ce combo d’aimables garçons aux allures d’ingénieurs en informatique ou de tenanciers de bar glauque s’est formé en 2007 et a déjà sorti un premier album en 2008. Cet album a dû être diffusé autour des trois pâtés de maisons environnant le quartier d’origine de Whistle Peak, car peu de traces attestent de l’existence de cette œuvre. On remarque le groupe en 2011 avec son inclusion dans la compilation « Louisville is for lovers », quatrième de la série. Whistle Peak hante les clubs de Louisville, notamment le Zanzabar, d’où il lancera officiellement son deuxième album à l’occasion d’un concert spécial le 3 mars.

Cet album « Half asleep upon echo falls » est une agréable surprise dans le domaine du folk électronique bricolé et minimaliste. S’inscrivant dans une veine folk psychédélique rêveuse et fragile à la Flaming Lips de la fin des Nineties, Whistle Peak signe ici une œuvre habitée, mélancolique, se bringuebalant mollement le long de mélodies cabossées, fumeuses et génialement décalées. La promenade commence avec l’austère et fatigué « Big and bright », où l’on voit surgir la voix anémiée du chanteur David Boston, dont les intonations rappellent parfois Syd Barrett. « Elephants » est totalement lo-fi, perdu dans une brume neurasthénique et enfantine, où des pointes d’ukulélé viennent tirailler le cerveau et y planter des piques anesthésiantes. Électro névrotique et rythmes patauds viennent engluer l’étrange et fascinant « Us two can play ».

Whistle Peak vint égrener ce genre d’atmosphère délavée tout au long de son album. On savourera aussi « Wings won’t behave » ou « In a boat on a lake » pour mesurer l’ampleur du talent de ce groupe campagnard et farfelu. Et grâce à lui, il faudra peut-être ajouter Louisville dans la liste des grandes villes du rock américain.

Pays: US
Karate Body Records
Sortie: 2012/02/14

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