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STUCK IN THE SOUND – Pursuit

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Stuck In The Sound se forme à Paris en 2002, avec la rencontre de José Reis Fontao et Emmanuel Barichasse, tous deux guitaristes ayant juste fini le lycée. Fontao amène ensuite Arno Bordas, qu’il vient de rencontrer à la fac de cinéma de Jussieu. Quand François Ernie complète la formation quelques semaines plus tard, Stuck In The Sound est désormais prêt à composer ses propres chansons. Fans de Nirvana, de Sonic Youth et des Pixies, les membres de Stuck In The Sound élaborent leur premier album « Nevermind the living dead » en 2006, sur la base des morceaux qu’ils ont écrits en quatre ans. Remarqués par le magazine Inrockuptibles, les quatre musiciens se forgent peu à peu une réputation sur les scènes de la région parisienne. Leur morceau « Toy boy » est un succès local et figure même sur le jeu Guitar Hero World Tour.

Ce qui motive Stuck In The Sound, c’est la recherche du son et le groupe va prouver son savoir-faire sur son deuxième album « Shoegazing kids », dont le titre rend hommage aux adolescents mal de leur peau qui ruminent leur révolte dans leur coin. Cet album, à la différence du premier est enregistré dans une unité de temps et de lieu et développe ainsi davantage de cohérence.

Vient alors le moment du toujours difficile troisième album. Stuck In The Sound fait partie de la scène parisienne mais est moins en vue que tous les groupes dits des baby rockers comme les Brats, les Naast, Second Sex, les Plastiscines ou les désormais incontournables BB Brunes. C’est pourtant Stuck In The Sound qui tient la route avec un troisième album, ce que n’ont pas encore réussi à atteindre les groupes précités (la plupart pour raisons de séparation pure et simple, déjà). Pour « Pursuit », le quatuor parisien a construit son propre studio et a planché durement sur les compositions de ses nouveaux titres.

Alors que les deux premiers albums étaient plus tournés vers un son Pixies ou Franz Ferdinand, ce troisième album est davantage influencé par la grandiloquence de Muse, l’énergie de My Chemical Romance et le chant de Bloc Party. En matière de son, il faut reconnaître que Stuck In The Sound sait parfaitement bien maîtriser la chose. Tout commence avec un énorme beat dance dégoulinant d’électro ouvrant la voie à un chant blessé (« Brother »). Puis la succession des morceaux fait immanquablement penser à Muse (« Let’s go »), Bloc Party (« Fred Mercure »), Franz Ferdinand (« September ») ou tout autre groupe anglais dans le vent actuellement. On se dit au départ avec crainte que Stuck In The Sound aurait davantage intérêt à devenir un groupe de reprises plutôt que de traîner vainement dans l’ombre de groupes plus originaux que lui. Mais c’est le son et l’énergie qui finissent par convaincre du bien-fondé du travail de Stuck In The sound. Le groupe parvient à maintenir l’attention tout au long de quatorze titres. Quatorze morceaux, c’est long, il faut éviter la redite. Mais avec des morceaux comme « Bankruptcy » (Bloc Party affronte les Pixies), « Pursuit » (tout en accélération et tension), « My life » (plutôt Queens Of The Stone Age), « I told you » (lourd et classieux) et « Purple » (urgent et rageur), Stuck In The Sound s’en sort avec les honneurs.

Le plus anglais des groupes français réalise ici un album sympathique, mais qui aurait gagné au change avec davantage d’originalité. Là où le groupe se distingue par contre carrément, c’est avec la vidéo de « Pursuit » qui insère les visages des quatre musiciens dans des scènes de films américains mythiques des années 80 (« Retour vers le futur », « Shining », « Rambo », « Scarface », « Ghostbusters », « E.T. », « Top gun », « Les blues brothers », « Terminator »…). Une prouesse technique remarquable à regarder sur YouTube ou sur le site officiel du groupe.

Pays: FR
Discograph
Sortie: 2012/01/30

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