CD/DVDChroniques

VARIOUS ARTISTS – Decameron – Ten Days In 100 Novellas Part 1 (coffret 4 CD)

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Voilà donc la grande compilation de la fin d’année 2011, avec cet important coffret dont la trame se base sur un recueil de près de cent nouvelles écrites par l’écrivain italien Giovanni Boccacio (Boccace) entre 1349 et 1353. Oeuvre allégorique médiévale qui donna naissance à la prose italienne, un nouveau genre littéraire où s’entrecroisent l’érotisme et le tragique. Sans entrer trop dans les détails, sachez qu’en pleine peste noire, un groupe de jeunes gens fuient l’épidémie en se réfugiant dans un endroit retiré. L’écrivain contera leurs aventures autour de faits de la société. L’illustration du coffret, qui sera quant à elle confiée à Davide Guidoni, offrira de la couleur à un important livret retraçant la genèse du concept ainsi que la présentation de tous les protagonistes de cette aventure musicale.

Mais revenons à la musique, dont l’illustre concepteur de ce grand projet n’est autre que Marco Bernard, grand musicien dont nous avons déjà parlé lors de la parution de l’album de Samourai Of Prog chroniqué sur notre site. Autour de lui, ce sont près de 33 groupes issus de tous horizons qui vont nous conter 33 nouvelles issues du recueil de Boccace. Sachez déjà qu’il y aura certainement une suite à cette première compile. Aux côtés de musiciens moins connus, on retrouve quelques fers de lance de la scène progressive italienne dont plusieurs membres du groupe The Watch. Sont également présents les groupes Roz Vitalis, Resistor et The Samourai Of Prog. Enfin, citons encore la présence de David Myers et de Billy Sherwood. Pour ce qui est des diverses contrées du Monde d’où viennent les musiciens, on épinglera l’Argentine, le Brésil, la Russie, la Hollande, les pays nordiques, les USA et bien sûr l’Italie.

Au vu de l’importante liste de compositions, je vais donc vous brosser une vue d’ensemble pour chaque opus, ce qui nous évitera un trop long article. Pour ce qui est du premier album, le ton d’ensemble sera assez seventies avec de nombreuses interventions d’orgues et autres vieux claviers. Les incursions de guitares électriques seront nombreuses pour finalement nous offrir un bel ensemble où se côtoient instrumentaux et morceaux chantés. Quant au créneau musical, il oscillera entre le rock progressif et du jazz-rock teinté de blues. venons-en au second album avec à nouveau un début façon seventies grâce aux orgues et aux guitares, tout ceci nous rapprochant des réalisations d’Areknamès ou de RedZen. L’école progressive italienne semble donc le fil conducteur de cette compile. Du planant, de l’acoustique, du jazzy et du progressif plus récent feront aussi parties de la recette sans oublier le beau travail pour les passages chantés. Enfin, en regard des anciens écrits qui servent ici de support, des instruments plus classiques tel que le clavecin et des ambiances médiévales peufineront le tableau musical des compositions. Pour ce second opus, se côtoient à nouveau les instrumentaux et les morceaux chantés pour finalement nous offrir, jusqu’à présent, un ensemble hétérogène d’une belle qualité. Parfois, le chant en italien nous semblera un peu abrupt mais sans plus.

C’est plutôt sur un registre art-rock et expérimental que débutera le troisième album, avec à certains moments du fantastique et du psychédélisme. On aura également droit à du bon rock progressif, à du jazz-rock, mais aussi à du pur classique. D’ailleurs, la multitude d’instruments utilisés sera conséquente avec, çà et là, de vieux orgues, des guitares, du piano, du violon et autres instruments classiques et médiévaux. Même continuité pour le dernier opus avec à nouveau des compositions patchwork où s’entrechoqueront le jazz-rock, le classique et le psychédélisme. L’acoustique, le folk-rock et la musique de chambre feront aussi partie de l’aventure. Quel kaléidoscope que voilà !

Quel exercice d’analyse difficile que celui-ci, tant la complexité et surtout la diversité dans les compositions pourraient en dérouter plus d’un. Alors finalement, comment devons-nous juger une telle oeuvre avec autant d’hétérogénéité ? Ce qui est sûr, c’est qu’il y en a pour tous les goûts avec près de quatre heures de musique où, soyons tout à fait honnêtes, il y aura quelques passages moins emballants. Sinon, le vrai mélomane qui se respecte prendra le temps d’écouter l’ensemble de cette oeuvre et d’y trouver de vrais moments d’émotion comme ceux que l’on trouve dans un opéra ou dans une symphonie. Je tiens bien sûr à féliciter chaleureusement Marco Bernard pour cet ambitieux projet. Bravo cher Monsieur et comme on dit, salut l’artiste !

Pays: IT/US/NL/RU/BR/AR/FI
Musea Records FGBG 4875
Sortie: 2011

Laisser un commentaire

Music In Belgium