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MARIBEL – Reveries

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Groupe norvégien atypique, Maribel vient nous prendre par les tripes avec ce second opus où la musique distillée nous fera chavirer le coeur grâce à sa noirceur et sa mélancolie. Nous sommes loin ici des terres progressives, car les membres du groupe ont plutôt souhaité partir vers un univers proche de certains courants des années 80. Une époque où des groupes tels que Joy Division, Sisters Of Mercy, Lords Of The New Church ou Siouxie And The Banshees, inondaient nos oreilles d’une musique à la fois psychédélique et décalée, et à la fois mélancolique. Les guitares saturées y étaient d’ailleurs pour beaucoup dans la coloration musicale. Au-delà de la dream-pop ou du dark-pop, il sera aussi question de pop chaotique et de noirceur mélangée à des sucreries en référence à des groupes comme Cocteau Twins ou My Body Valentine. On parlera également des grandes chanteuses de l’après-guerre, de musiques de films et du courant jazz-rock de l’époque de Peggy Lee, Nat King Cole ou Astrud Gilberto. On pourrait encore aussi parler du courant hip-hop ou des exercices de programmations et de samplers. L’album étant ici classifié d’indie rock, la liste des références et des influences y est longue et non exhaustive !

Tout cela pour vous dire que cet album en déroutera plus d’un, car l’alchimie qui est ici pratiquée sort immanquablement des sentiers battus. Mais commençons donc par « Falling Down The Stairs », composition minimaliste où les guitares distordues et les percussions accompagnent un chant mélancolique. Proche d’une musique de film noir des années 60. « Jezebel Live », qui tourne d’ailleurs sur Myspace et You Tube, est un peu plus rythmé avec un rock’n’roll psychédélique au chant féminin. La guitare électrique y apporte un petit côté Red Guitars. Sur fond de percussions et de samplers, « Meow ! » nous maintient dans la noirceur des débuts. Le chant est ici tout d’abord murmuré avant de s’ouvrir sur une jolie voix féminine. On est à nouveau proche des courants des années 80, époque de la New-Wave et du Batcave de Londres. « You Bring The Sadness », avec ses guitares lancinantes et son chant haut perché, nous laisse toujours dans notre torpeur. « Pretty Nights » ne déroge pas à la règle avec des percussions sobres et toujours des guitares fantomatiques. On percevra, à un moment donné, une petite note atmosphérique. La guitare dominera toujours pour « Perfumed » avec des accents à la Red Lorry Yellow Lorry. « Slumber Street », au départ jazz-rock psyché, évoluera vers de l’atmosphérique et de l’art-rock. « Devil’s Sigh » sera lui aussi plus atmosphérique. Quant à « The Thief », dernière plage de l’opus, celle-ci offrira pour moi le meilleur de cet album avec une magnifique ballade atmosphérique proche d’un No Man ou d’un Pineapple Thief.

Constat difficile à faire pour cet opus de Maribel tellement celui-ci me déroute et déroutera plus d’un amateur avisé. D’un côté de nombreuses plages où la noirceur domine, des compositions quelque part hors du temps puisqu’elles pourraient se fondre dans l’ambiance des 80’s. Une partie de l’album qui pourrait pour certains, traîner trop en longueur. De l’autre, des passages et compositions plus atmosphériques que j’ai personnellement mieux appréciés. Finalement en regardant la pochette de cet album qui fait manifestement référence aux vieux films noirs, « Reveries » est à prendre comme quelque chose de volontairement décalé et hors du temps !

Pays: NO
Splendour SPL010CD / Dying Giraffe Recordings
Sortie: 2012/02/13

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