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CONSORTIUM PROJECT I – Criminals and kings

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Initialement réalisé en 1999 sur InsideOut, ce Consortium Project I ressort aujourd’hui remastérisé. Son concepteur et maître d’œuvre Ian Parry (Elegy) se lançait alors dans une saga prog-métal épico-symphonique à la Ayreon, au premier album duquel il avait participé en 1995, « The final Experiment ».

Basé sur l’histoire assez classique (mais toujours très actuelle) d’un changement de pouvoir(s) intervenant après la mort du Président Kennedy, une oligarchie totalitaire veut instaurer un nouvel ordre mondial. Pour arriver à ses fins, cette dernière manipule un savant génial de l’électronique qui a développé une méthode pour communiquer globalement en utilisant des messages électroniques, recherche qu’il a menée pour amener les gens à se rapprocher les uns des autres, sans penser que sa trouvaille serait utilisée à des buts détournés, d’où le titre de l’album « Criminals and kings ».

Sur le plan musical, Ian Parry nous propose donc un métal épico-symphonique finalement pas très prog mais puissant. Les quatre premiers titres déboulent énergiquement, comme une division de panzers symphoniques et l’impression que les morceaux sont trop chargés, plombés par une orchestration qui occupe tout l’espace, empêchant justement la puissance de donner toute sa dimension en l’étouffant, s’installe rapidement. S’ajoute à cela le fait que Ian Parry est un grand chanteur, à la voix elle aussi puissante mais qui donne le sentiment d’en faire trop et/ou sans beaucoup d’émotion. L’effet cumulé des deux, l’orchestration surchargée et la voix forcée de Parry, tue le résultat recherché, à savoir un métal épique et symphonique fort et en même temps capable de décoller. Ici, la machine est trop lourde et va directement contre le mur.

Il faut attendre le cinquième titre pour relever la tête et tendre l’oreille vers « The Entity », court instrumental de belle facture et de moins de 3 minutes qui arrive comme une respiration, pour se dire que le Consortium est pourtant capable de se dépêtrer de ce piège emphatique dans lequel il est tombé durant ces quatre premiers morceaux. Suit un mid-tempo nettement moins chargé qui confirme que Parry et son Consortium I sont alors nettement plus convaincants et accrocheurs. « A miracle is all we need » contient de belles parties de piano mais un refrain qui n’est pas à leur hauteur, « The Snake » réussit à éviter la surcharge pondérale et musicale tout comme le titre éponyme, mais dans ce dernier titre Ian Parry chante encore avec trop d’emphase et sabote ainsi sa composition, alors même que les soli de guitare sont franchement top. Dommage. A contrario, « Chain of fire » marque des points et relève le niveau, tout en contraste, avec un Parry qui joue plus sur le registre émotionnel et un instrumentation moins obèse. Idem pour « Pandora’s box ».

Deux bonus tracks figurent ici par rapport à la version originale : « A miracle is all we need », avec un Patrick Rondat souverain à l’acoustique, très réussi, et « Evilword », une démo plus dans le moule de l’album, avec Lucassen à la basse.

Résumons : Ian Parry et son Consortium Project I commettent ici un album qui avance a priori pas mal d’arguments pour séduire, depuis la qualité des musiciens jusqu’aux compositions en passant par un concept intéressant. Hélas, « Criminals and kings » souffre de trop de surcharge pondérale et d’emphase, tant dans les parties vocales qu’instrumentales, caractéristiques qui seront malheureusement rééditées sur d’autres Consortium Project.

Le roi Parry et Consorts, criminels de leur potentiel… ?

Musiciens :

  • Ian Parry – chant, synthétiser, programmation
  • Stephan Lill (Vanden Plas) – guitares
  • Patrick Rondat (Elegy, Jean-Michel Jarre) – guitares
  • Thomas Youngblood (Kamelot) – guitares
  • Dirk Bruinenberg – batterie
  • Jan Bijlsma – basse
  • Divers invités: Arjen Lukassen (Ayreon, Star One, Stream of Passion, Ambeon), Barend Courtois (Vengeance), Tommy Newton (Victory), …

Liste des morceaux :

  1. House of cards 4:19
  2. Banquet for thieves 5:35
  3. Evilworld 3:42
  4. Garden of eden 4:19
  5. The Entity (Instrumental) 2:47
  6. Change breeds contempt 4:18
  7. A Miracle is all we need 4:54
  8. The snake 3:23
  9. Criminals & kings 4:11
  10. Chain of fear 5:22
  11. Pandora’s box 4:01
  12. A miracle is all we need 5:03
  13. Evilword (demo version) 3:52

Pays: GB
Lion Music LMC314
Sortie: 2011/11/18

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