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STRANGE FLOWERS (The) – The grace of losers

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Cela fait déjà quelques années que l’on vous parle des Italiens de Strange Flowers et de leurs albums réguliers. La nouvelle de la parution de leur petit dernier « The grace of losers » est tombée il y a peu et le moment est venu aujourd’hui de décortiquer l’animal pour voir ce qu’il y a dedans.

Pour rappel, tout d’abord, les Strange Flowers opèrent depuis de nombreuses années dans le circuit néo-psychédélique puisque leur création remonte à 1987, ce qui va bientôt faire, l’air de rien, un quart de siècle. Ce groupe de Pise a toujours été mené par Michele Marinò et a connu un profond changement de personnel il y a quelques années. La première mouture composée de Giovanni Bruno, Alessandro Pardini, Maurizio Falciani et Stefano Montefiori a subitement fait place à une toute nouvelle équipe en 2006-2007, Michele Marinò (chant et guitare) ayant recruté Nicola Cionini (guitare et chant), Gabriele Pozzolini (batterie et percussions) et Alessandro Santoni (basse et chant).

Là où la première équipe n’avait engendré que deux albums (« Music for astronauts » en 1994 et « Ortofloroviaistica » en 2005), les Strange Flowers nouvelle manière ont trouvé la fibre créatrice en sortant coup sur coup « The imaginary space travel of the naked monkeys » (2007), « Aeroplanes in the backyard » (2008), « Vagina mother » (2009) et ce tout dernier « The grace of losers » qui continue de révéler une vision musicale cohérente et qui fait des Strange Flowers un groupe à découvrir.

Lors des précédents albums, les Strange Flowers avaient fait montre d’une certaine influence héritée du Pink Floyd de l’époque Syd Barrett et avaient décliné le style sous tous les angles, surtout sur l’album « Ortoflorovivaistica ». Sur les livraisons plus récentes, on avait pu repérer chez les Pisans une évolution en direction des Beatles, avec des concessions données à Oasis. Ici, avec « The grace of losers », il semble que l’inspiration des Strange Flowers soit davantage remontée vers Manchester que vers Londres. Michele Marinò et ses hommes ont concocté un album plus rock, aux titres plus courts et véritablement marqué par cette scène mancunienne de la fin des années 80, qui allait accoucher des tout puissants Oasis. Cependant, les fantômes de Pink Floyd, et même des Who ou Pretty Things dans leur époque psychédélique viennent hanter certaines harmonies vocales et achèvent de donner à ce nouvel album des Strange Flowers un charme certain.

Dès le premier morceau « Hemerick G », la rythmique nonchalante et la voix racoleuse ne peuvent que faire penser à Oasis. La comparaison reste toujours valable sur « A million words to say » mais les Strange Flowers sonnent un peu plus fin que le groupe des frères Gallagher, impression confirmée sur le mignon « Green madhouse resorts Inc. », qui trempe aussi dans un bain psychédélique anglais typiquement sixties. Le sommet de l’album est atteint avec le rapide et nerveux « Shampoo girls », bien garage dans ses propos et embelli d’un formidable solo de guitare constellé d’étoiles électriques mais malheureusement interrompu trop tôt. « Saddie Maggie » est plus américain, springsteenien, avec une voix oscillant entre Lou Reed et Iggy Pop. On termine le voyage avec le peinard « Underground underground » qui renoue avec Oasis et un « The mouse on the shore » aux paroles surréalistes, dans la tradition Syd Barrett.

Bref, cet album, sans être foncièrement original, fait un amalgame intéressant entre rock et psychédélisme, entre années 60 et années 90. Les Strange Flowers ont fait du bon boulot et leur nouveau disque complétera harmonieusement la collection de ceux qui les connaissent déjà et fera une belle carte de visite pour ceux qui ne les connaissent pas encore.

Pays: IT
The Strange Flowers TSF 001
Sortie: 2011/12/15

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