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PSYCHEDELIC ENSEMBLE (The) – The dream of the magic jongleur

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The Psychedelic Ensemble est toujours aussi peu bavard sur ses origines et son personnel, mais il est assez actif sur la scène discographique puisqu’il sort maintenant son troisième album en deux ans. Après « The art of madness«  (2010) et « The myth of dying«  (2010), voici « The dream of the magic jongleur ». Ceux qui ont écouté les deux premiers albums de The Psychedelic Ensemble connaissent le modus operandi de cette mystérieuse formation. Le groupe (ou son unique membre ?) est un grand amateur de concept-albums et a fait la démonstration sur ses deux précédents albums d’un art de la conception élaborée, de la complexité des mélodies et de l’évocation d’histoires originales et profondément philosophiques.

Dans « The art of madness », nous étions au cœur de la création musicale transcendée par des voyages psychiques intrépides. Avec « The myth of dying », c’était la mort qui était un véhicule pour un autre voyage et une redécouverte de soi. Sur « The dream of the magic jongleur », nous partons cette fois sur les traces d’un musicien errant appelé le jongleur, à la recherche de rêves en vue d’obtenir de la musique magique. Le concept est toujours aussi alambiqué et la grandiloquence des propos est ici renforcée par un nouvel effort sur les illustrations du livret du CD. Chacune des onze chansons est illustrée par de magnifiques dessins signés Sam Del Russi. Les paroles évoquent un long poème et la musique se veut à la hauteur de la splendeur picturale.

Cependant, il faudra reconnaître que du point de vue musical, The Psychedelic Ensemble nous avait habitués à plus original et à plus subtil. L’influence Pink Floyd très bien assimilée que l’on trouvait sur les premiers albums s’est transformée ici en influence Yes et Genesis, avec la maîtrise totale confiée aux claviers. Pendant toute la première moitié de l’œuvre, ce sont des orgues péremptoires déclinés sous toutes leurs formes qui vont régler la circulation mélodique. Du Farfisa à l’orgue d’église, les claviers déploient une pompe échevelée et se livrent à de la surenchère technique avec une batterie toute en polyrythmie et une guitare rapide et excitée. La formule a tendance à se répéter un peu trop et on accueille le changement d’ambiances sur « Stones to flowers » et « Magicking » avec soulagement. Ici, on passe de Yes à Jethro Tull, sans la flûte mais avec une voix proche de celle de Ian Anderson. Ce sont ces changements d’atmosphères qu’il aurait été bon de multiplier sur l’album, histoire d’aérer un peu le climat général. Après cet intermède acoustique, le festival super-technique électrifié revient en force avec du synthé, du synthé et encore du synthé (« The riddle »). La basse, qui n’avait pas encore eu l’occasion de s’exprimer à fond, a son moment de gloire sur « Dream and premonition » et le couple maudit claviers-guitare reprend les commandes sur « Strange days », avant que l’apothéose ne vienne éclater dans « End of days – Epilogue », résumé ultime de toutes les prouesses techniques entendues durant l’album.

Techniquement, on ne peut pas dire qu’on n’en ait pas pour son argent et les amateurs d’acrobaties progressives extrêmes apprécieront. Mais il reste une petite frustration, celle de n’avoir pas retrouvé la magie et la finesse des deux premiers albums du Psychedelic Ensemble. C’est bien dans l’ensemble, mais cette tendance au démonstratif à tout prix vient un peu handicaper l’album. Dommage.

Pays: US
Glowing Sky Records GSR-DMJ-07
Sortie: 2011

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