HAINES, Norman BAND – Den of iniquity
Norman Haines débute une carrière de claviériste dans un groupe pop de Birmingham appelé les Brumbeats (à ne pas confondre avec un autre Brumbeats de Birmingham auteur d’un 45 tours sur Decca en 1964). On le voit ensuite chez Locomotive, un autre groupe du pays noir, qui disparaît en 1969 après avoir sorti l’album « We are everyhing you see ». Haines forme alors The Sacrifice, qui sort sans succès un single à la Santana. Parlophone, la compagnie de disques de The Sacrifice, suggère même un changement de nom en Norman Haines Band. L’album « Den of iniquity » qui sort en 1971 devient l’un des collectors les plus recherchés de la période progressive. La couverture pour le moins bizarre représente une créature donnant naissance à des hommes, immédiatement récupérés par une autre créature qui les balance en l‘air. Cette pochette quelque peu outrageante sera la raison du désintérêt des disquaires à vendre cet album, d’où sa rareté. Sur ce disque, Norman Haines opère avec Neil Clark (guitare), Andy Hughes (basse) et Jimmy Skidmore (batterie).
Musicalement, on retrouve dans ce disque des ambiances variées, rappelant un Locomotive plus lourd ou un progressif du genre Greatest Show On Earth, avec notamment une nouvelle version du classique de Locomotive, « Mr. Armageddon ». D’autres aspects font aussi penser à Edgar Broughton, Steamhammer ou Fat Mattress. Mais les plus grands moments en sont deux longs instrumentaux, « Rabbits » et « Life is so unkind », qui révèlent les qualités de Norman Haines, un musicien dont le style rappelle de fameux claviéristes progressifs comme David Sinclair (de Caravan), Graham Field (de Rare Bird) ou Dave Stewart (d’Egg).
L’album est enregistré durant le printemps 1971 aux studios Abbey Road, avec une production signée Pete Brown. Pete Brown, parolier du groupe Cream (on lui doit notamment les textes de « Tales of brave Ulysses » ou « Sunshine of your love »), est une figure de l’underground londonien. Il est également l’animateur d’excellents groupes comme Piblokto ou Battered Ornaments. Malheureusement, face à l’absence de concerts pour promouvoir l’album, « Den of iniquity » passe rapidement aux oubliettes et le Norman Haines Band reste sur la touche. Le 45 tours « Finding my way home/Rabbits » qui sort en mars 1971 n’aide pas à clarifier les choses puisqu’il est attribué à un groupe appelé Avalanche, qui n’est autre que le Norman Haines Band mais sous un autre nom choisi par la maison de disques. Le Norman Haines Band disparaît rapidement après et Norman Haines décroche de la musique en prenant un job dans les télécommunications britanniques. Ce n’est qu’en 1972 qu’il revient momentanément dans la musique en devant honorer un reste de contrat avec Parlophone et sortir le single « Give it to you girl/Elaine ».
Le label Esoteric Recordings ressort cet excellent album oublié mais désormais mythique en y ajoutant d’intéressants bonus. On couvre donc les œuvres complètes du Norman Haines Band avec les morceaux « I really need a friend », « Daffodil » et « Autumn mobile » qui font partie d’un premier single sorti en 1970, puis « Give it to you, girl » et « Elaine », qui sont du dernier single de 1972, ainsi que la version single de « Rabbits » figurant sur le deuxième single de 1971.
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2301
Sortie: 2011/10/31 (réédition, original 1971)