INFERNO XII – Septem Sermones
Dix mois après la sortie de « First Circle« , le mystère Inferno XII reste entier. Et ce ne sont pas les informations lapidaires du livret de ce second opus intitulé « Septem Sermones », ni les données difficilement compréhensibles prodiguées par le site officiel de la formation qui nous aideront à y voir plus clair. La seule information appréciable qui arrive à filtrer au travers de ce brouillard prémédité est la situation géographique des musiciens : la ville de Växjö au sud de la Suède. Pas de photos, aucune vidéo, ni même de biographie digne de ce nom ; rien ne circule sur la toile à propos de ce groupe se disant ‘sans passé ni futur’. Seule la très complète, mais pas vraiment officielle Encyclopaedia Metallum se risque à révéler un line-up (probable) dans lequel figurerait le nom de Bob Ruben, le batteur de Band Of Spice et Kayser, ex-Mushroom River Band, trois formations suédoises affiliées à la scène Stoner/Metal au sein de laquelle on retrouve à chaque fois l’excellent Spice qui fut en son temps, le premier chanteur des Spiritual Beggars (NDR : eh oui, tout le monde a un passé !).
Si vous avez lu notre chronique de l’album précédent, vous vous rappelez peut-être que ce qui nous avait séduits chez Inferno XII, c’était son approche unique de la musique infernale. Ce style indéfinissable et envoûtant, partagé entre doom, stoner, rock psychédélique et métal classique et transcendé par un chant très mélodique, une basse vagabonde et des soli de guitares envoûtants. Très curieusement, nous ne retrouvons pas grand-chose de tout cela sur « Septem Sermones ». Ce qui frappe d’emblée lors de la première audition du nouvel effort, c’est le changement radical de style vocal. Nous avons manifestement affaire au même chanteur, mais il a curieusement renoncé à la douceur relative qui caractérisait ses vocalises au profit d’un style plus rugueux et beaucoup moins mélodieux. La basse est aussi un sujet d’étonnement. Elle qui, jadis, nous impressionnait par ses escapades solitaires, semble avoir été reléguée au rôle plus banal de ‘moitié de section rythmique’.
En modifiant de la sorte deux tiers des éléments que nous avions le plus appréciés dans sa musique, Inferno XII aurait dû, en toute logique, nous décevoir. Pourtant, « Septem Sermones » nous séduit à nouveau.
Tout d’abord, parce qu’il accentue le côté doom des Suédois, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le tempo est ralenti, les riffs se font plus lourds et les compositions, plus complexes et plus longues (six minutes, en moyenne contre quatre pour l’album précédent). Ensuite parce que, quand Inferno XII fait du doom, il le fait à sa manière sans répéter ce qui a déjà été fait et refait. Il inclut, par exemple, dans la plupart des titres, le son d’un piano théâtral qui apporte une couleur très Alice Cooper à son sabbat infernal.
Moins facile d’accès que son prédécesseur au premier abord, « Septem Sermones » se révèle vite indispensable après plusieurs écoutes consécutives. Après Ghost et The Devil’s Blood, voici donc une nouvelle réussite à porter au crédit des forces infernales. Notre monde va décidément bien mal.
Liste des morceaux (64’22) :
- Dream-Quest of the Watcher (8’03)
- Embrace The Dark (7’58)
- Luce Nel Buio (6’11)
- Seven Stars (5’45)
- Rinse (7’28)
- Light That Never Shapes (4’37)
- Zi Dingir Ene Apsu Kanpa (5’48)
- Spiritus Immundi (4’34)
- Bastard Beneath (4’47)
- Follow This Trail (9’06)
Le groupe :
Information non communiquée.
Pays: SE
Autoproduction
Sortie: 2011/10/16