VILDHJARTA – Måsstaden

Comme nous n’éprouvions apparemment pas encore assez de difficultés avec tous les termes biscornus utilisés pour définir les innombrables styles et genres qui divisent désormais la grande famille que nous appelions jadis le Métal, Vildhjarta nous en a inventé un nouveau, rien que pour lui : le ‘Thall’. Vous expliquer ce qui différencie ce ‘Thall’ de la ‘Djent’ initiée par Meshuggah au début des années 2000 dépasse probablement les capacités limitées du cerveau quarantenaire de votre serviteur. À l’oreille en tout cas, cette différence ne semble pas beaucoup plus subtile que celle qui réside entre ‘chou vert et vert chou’, ‘Kif Kif’ et ‘Bourricot’, ou ‘du pareil au même’. Voici donc un nouveau terme, aussi encombrant qu’inutile, que le groupe semble justifier, entre autres choses, par l’ajout de réverbération sur les parties de guitare claires. Les experts apprécieront.

L’épine dorsale de Vildhjarta se constitue en 2005 dans la ville d’Hudiksvall (Suède) autour des guitaristes Daniel Bergström et Jimmie Åkerström et du bassiste Johan Nyberg. Dispersés aux quatre coins de la Suède, les musiciens continuent à échanger idées et impressions par le biais de la toile. De nouveaux instrumentistes ajoutent leur grain de sel à ces échanges virtuels et les idées deviennent des riffs, puis des titres. Ces derniers, mis en ligne, créent le buzz et permettent au trio (devenu septuor) de se constituer une fanbase conséquente. Cette dernière se fait insistante et exige de voir Vildhjarta sur scène ; un souhait exaucé dans le courant 2010.

Enregistré et mixé par le groupe peu après ses premières prestations live, « Måsstaden » est soumis à la mastérisation experte de Jens Bogren (Opeth, Amon Amarth, Devin Townsend).

Passée la bonne surprise que constitue la découverte du son ‘énorme’ des guitares, il faut vite déchanter. L’écoute de « Måsstaden » se révèle ardue, voire même douloureuse. Comme la Djent de Meshuggah, le Thal de Vildhjarta use et abuse des sempiternelles polyrythmies, des accords distordus et du chant hurlé. Le mur de guitares impénétrable, les riffs ultrasaccadés, les breaks atmosphériques, le duo vocal guttural : tout s’imbrique ici dans un imbroglio schizophrène étouffant où le plaisir d’écoute se réduit à une constatation quasi mathématique de la supériorité technique des instrumentistes.

« Måsstaden » est l’un de ces disques que l’on se sent presque obligé d’admirer pour la complexité de ses compositions ainsi que pour la qualité du jeu des musiciens qui l’ont enregistré. Une plaque ultrasophistiquée, mais qui ne laisse malheureusement aucun souvenir, même après plusieurs écoutes attentives. Pouvoir lire les textes de cet album conceptuel tout en s’imprégnant de la musique aurait probablement aidé à faire passer la pilule. Cependant, le CD promotionnel fourni par Century Media, réduit à sa plus simple expression (NDR : CD blanc sans pochette ni livret), ne nous en a pas fourni l’opportunité.

Réservé aux fans inconditionnels de Meshuggah, Periphery, Textures, Tesseract et, éventuellement Gojira.

Liste des morceaux (51’30) :

1. Shadow (3’38)
2. Dagger (4’26)
3. Eternal Golden Monk (3’52)
4. Benblast (3’14)
5. Östpeppar (1’56)
6. Traces (6’13)
7. Phobon Nika (2’54)
8. Måsstaden Nationalsång (0’47)
9. When No One Walks With You (3’19)
10. All These Feelings (6’53)
11. Nojja (1’42)
12. Deceit (5’09)
13. The Lone Deranger (7’27)

Le groupe :

• Daniel Ädel : Chant
• Vilhelm Bladin : Chant
• Daniel Bergström : Guitare
• Calle Thomer : Guitare
• Jimmie Åkerström : Guitare
• Johan Nyberg : Basse
• David Lindkvist : Batterie

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2011/11/28