STOTZEM, Jacques – Lonely Road

Vous vous en souvenez sans doute, j’avais été fort impressionné par « Catch The Spirit« , l’album précédent de celui que je considère comme un des meilleurs guitaristes acoustiques de cette planète.

Avec cet opus, Jacques Stotzem avait apporté sa touche unique à des chansons faisant partie de ses influences musicales, et ces reprises l’ont (enfin) consacré et fait connaître du grand public.

Ce que j’avais apprécié dans cet album, c’est que l’interprétation était particulièrement juste et allait à l’essentiel, sans fioritures inutiles. Ceci alors que je me souviens avoir moins accroché sur des disques précédents dans lesquels la technique était peut-être encore trop présente.

C’est donc avec une certaine curiosité que j’ai abordé ce nouvel album, toujours avec cet arrière-goût laissé par la sensibilité du précédent. Si une chose consiste à travailler (de manière admirable) sur des reprises, l’autre est de faire passer le même message, la même sensibilité, sur des compositions propres. Et là, l’exercice est autrement plus délicat.

Et bien « que nenni », comme disait Confucius, car « Lonely Road » est encore plus réussi. Un mélange d’influences, avec un début rythmé (« Twenty-one ») avant une première bouffée d’oxygène pur avec « Irish Hill » où les mélodies subtilement intriquées dans les accords sont tout bonnement superbes. On respire à grande bouffées, on s’assied dans le noir avec un verre de malt, et on se laisse véritablement transporter.

« Before And After » a des allures plus modales et bluesy, et le voyage continue ensuite avec un « Picking In Paris » plus chaloupé et swing. « Heart Of The Night » est une magnifique ballade ou les notes semblent voler, éthérées.

Il est beaucoup de guitaristes que j’apprécie et respecte – pas pour leur technicité, car peu savent vraiment s’en servir -, mais Stotzem est le seul qui me fasse vraiment vibrer. Je ne l’ai jamais rencontré ni n’ai d’actions dans sa maison de disques, mais sa musique touche directement au coeur, et c’est suffisamment rare que pour être mentionné. Je suis toujours impressionné par un Tommy Emmanuel mais ai du mal à en écouter un album entier par exemple.

Jacques Stotzem réussit là où beaucoup de musiciens échouent : il transmet un message, et ce message atteint vraiment l’auditeur. « The Forgotten One » en est un magnifique exemple, et j’y retrouve même des émotions similaires à celles véhiculées par de grands airs de piano classique. Si je devais décrire la musique de Jaques Stotzem en deux mots, je dirais peut-être « Paix » et « profondeur ».

Écoutez cette perle musicale et vous saurez de quoi je parle. « Lonely Road » est tout simplement superbe, incontournable. Bravo Jacques, respect à l’artiste.

Pays: BE
Acoustic Music Records
Sortie: 2011/11