KNIGHT AREA – Nine Paths
Groupe originaire de Hollande, Knight Area en est à son quatrième exercice discographique. Débutant son histoire en 2004, le groupe nous aura déjà offert trois albums d’un bon niveau, où les musiciens ont développé un rock-progressif mélodique proche de l’école des 80’s. En effet, les développés aux claviers et à la guitare pourraient être assimilés au travail d’un IQ ou d’un Arena. Dernièrement, le groupe aura intensément tourné aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe. On notera leur présence aux USA pour le NEARfest et au Night Of The Prog Festival à Loreley en Allemagne. Concernant leur musique et surtout pour ce nouvel opus, les membres se sont plus axés sur le rock symphonique traditionnel. D’ailleurs, cette transformation fût possible grâce au producteur Neil Kernon (Queensrÿche, Nile et Cannibal Corpse) qui mixa les compositions avec une approche plus contemporaine du rock-progressif. Notons enfin la présence de la chanteuse Charlotte Wessels de Delain qui viendra pour une chanson, épauler Mark Smit. Pour ce qui est du reste du groupe, on retrouve Pieter Van Hoorn à la batterie, Gerben Klazinga le fondateur aux claviers, Gijs Koopman à la basse et au Moog, et enfin Mark Vermeulen aux guitares. Tout ce petit monde pour nous entraîner dans un album résolument tourné vers l’avenir, et où l’illustration de cet album aura été confié à Dennis Sibeijn.
« Ever Since You Killed Me » lance donc les hostilités avec un rock-atmosphérique entraînant et mélodique. Ce sont les guitares et la batterie qui mènent le rythme façon IQ ou Arena. Un rock-progressif mélodique proche du néo-prog. Viennent ensuite les claviers qui seront également entraînants. On remarquera d’entrée un gros travail d’orchestration et de mixage, tout cela étant efficace. On passe alors à un rythme plus calme qui introduit un joli chant et plusieurs solos de guitare électrique. Le piano est en fond sonore et ce passage nous rappellera le Pink Floyd des débuts. La section rythmique prend alors de la hauteur et les claviers s’envolent. La guitare électrique se fera à nouveau entendre dans un solo magique. Les claviers se feront futuristes dans le final de la composition.
« Summerland » démarre à nouveau sur une ambiance mélodique avec les claviers et des roulements de fûts. Une guitare heavy et des claviers psychédéliques enflammeront le tempo avant de passer à un nouveau solo de 6 cordes. On assistera à de nombreux breaks des claviers et de la section rythmique avant l’arrivée du chant. Celui-ci pourra paraître un peu léger et manquant de profondeur, mais, englobé dans la tourmente des instruments, cela ne choquera pas. Le final assuré par la guitare et par la batterie, sera dans une même veine néo-progressive que pour la première chanson. « Please Come Home » sera la plage qui introduira l’apparition de Charlotte Wessels. Une chanson au tempo résolument calme où les deux chants se complémenteront pour un moment de répit. Bien sûr, on ne pourra pas échapper à un superbe solo de guitare qui n’en finira pas ! L’âme et surtout le jeu de Nick Barrett ne seront pas loin.
« Clueless » nous placera dans un rythme pop-rock. Le piano accompagnera les claviers et la batterie. Le chant y sera toujours clair et limpide, nouveau solo de guitare en perspective avec un final proche de la précédente composition. Cela pourra peut-être paraître aux oreilles de certains comme un peu léger, voire commercial mais bon. Vient alors « The River » qui reviendra vers un tempo calme où la voix de Mark sera bien mise en avant. Les claviers prendront cette fois plus de profondeur et le jeu de batterie sera magistral. La composition s’élancera finalement avec des claviers qui virevolteront en tous sens, et ce, avant de revenir au point de départ. À ce stade, les prises de son et le mixage sont vraiment efficaces. « Pride And Joy » sera quant à lui un instrumental démonstratif du savoir-faire de chaque musicien. On tapera du pied sur un tempo jazz-rock en appréciant le piano, les claviers, la guitare et, bien entendu, la section rythmique. Belle démonstration technique !
Ambiance syncopée pour « The Balance » avec un rythme envoûtant où les musiciens expérimentent de nouvelles pistes. La voix sera électroniquement retravaillée avec des effets. Mais bien sûr, on n’en restera pas là avec l’explosion de la chanson grâce à un déferlement de claviers et de batterie. La voix gagnera également de la hauteur et le morceau, dans son ensemble, prendra de la profondeur. Les cuivres, la guitare et des nappes de claviers lanceront « Wakerum » pour partir vers un néo-progressif mélodique. On revient donc dans le monde d’IQ ou d’Arena, mais n’oublions pas aussi Pendragon. Petit bémol, le chant entraînant aura à nouveau une coloration commerciale et racoleuse. Malgré tout, celui-ci se fondera dans le déluge musical offert par tous les instruments. La composition montera finalement crescendo en puissance. C’est « Angel’s Call » qui clôturera en douceur cet opus avec le piano qui enveloppera la voix de Mark Smit. Cette dernière composition va à nouveau prendre du punch pour nous entraîner dans une ballade pop-rock grâce à la batterie et à la guitare acoustique. En fond sonore, les claviers arriveront petit à petit, quant au chant il se fera plus hargneux. Un dernier solo de guitare refermera cet agréable album de nos hollandais.
Que dire donc de ce nouvel opus de Knight Area, le groupe a-t-il progressé ? Ce qui est sûr, c’est que le travail du producteur Neil Kernon a payé, car le mixage des instruments et des voix est d’une grande qualité. L’ensemble de l’album sonne néo-prog avec un petit côté FM. Certaines compositions pourraient facilement passer en radio et plaire à un large public. Certains passages chantés seront parfois faciles et légers, mais passons maintenant à l’autre côté de la « Force » pour mettre en avant le tout gros travail d’orchestration des musiciens. Plus particulièrement, je souhaitais mettre en avant le beau son de la batterie et les innombrables excellents solos de guitare. Ce qui est sûr, c’est que c’est agréable à écouter, alors ne faisons pas la fine bouche et soyons indulgents en accordant une bonne note à cet ouvrage. Ceux qui ont apprécié l’album de Voyager devraient aussi apprécier celui-ci.
Pays: NL
The Laser’s Edge LE1061 / Bertus
Sortie: 2011/10/24