KRISIUN – The great execution
Quand on parle de thrash/death metal brésilien, on annonce tout de suite Sepultura, mais ce serait négliger un autre vieux de la vieille de la sidérurgie amazonienne : Krisiun. Ce groupe fondé en 1990 et gouverné encore à ce jour par Alexandre Kolesne Camargo (chant et basse), Moyses Kolesne Camargo (guitare) et Maximiliano Kolesne Camargo (batterie) vient de lâcher sur le monde libre son neuvième concentré d’enfer bouillant. Et ici, il faut dire que les trois frères nous livrent à domicile un travail de haute tenue, sans doute l’un des albums les plus aboutis de Krisiun.
Alexandre Camargo le dit lui-même, ce disque est celui que le groupe a toujours cherché à enregistrer. C’est une excellente nouvelle, quand on sait que les derniers albums en date – « AssassiNation » (2006) et « Southern storm » (2008) – n’étaient pas piqués des hannetons. À nouveau, c’est l’homme qui était derrière les manettes sur ces deux derniers albums qui s’est remis dans les rangs pour produire le nouveau Krisiun. Andy Classen a accueilli les Brésiliens dans son Stage One Studio en Allemagne et a participé à l’accouchement de dix nouveaux fils du démon qui vont rejoindre la fine fleur de la discographie de Krisiun.
On entre dans cet album avec le vague sentiment que quelque chose va se passer, un peu comme la blonde qui entre dans la maison maudite où l’attend un tueur en série revenu des enfers. La menace monte alors que « The will to potency » et « Blood of lions » résonnent dans les oreilles. Krisiun a choisi de ralentir les tempos, de brutaliser ses guitares et de proférer un chant sombre mais intelligible. Et surtout, ce sont les constructions des morceaux, complexes et brutales, qui ne vont pas tarder à semer la panique. Plus on pénètre dans l’album, plus les titres s’étoffent. Le trio a parfaitement soigné son écriture, avec de lourdes chevauchées de guitare, des solos mathématiques et une rythmique d’une implacable rigueur.
Les frères Camargo ont également eu recours à l’assistance de deux invités. Le guitariste acoustique Marcello Caminha vient placer d’improbables accords classiques espagnols sur les guitares en fusion de « The sword of Orion » et le mythique chanteur Joaõ Gordo (du non moins mythique combo hardcore brésilien Ratos de Poraõ) vient déchaîner l’apocalypse sur « Extinçaõ em massa ». Massif, monolithique, poli au tungstène, ce nouvel album de Krisiun est à ranger dans le gros calibre. Excellent ouvrage, pour les amateurs du genre, bien sûr.
Pays: BR
Century Media
Sortie: 2011/10/31