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AMBER – Pearls of Amber

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Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Amber, par exemple, aura attendu près de quarante ans pour voir son œuvre rééditée et bénéficier d’une diffusion à la mesure de son talent. L’histoire de ce duo folk psychédélique anglais commence effectivement à la fin des années 60, dans la région de St. Albans, ville situé à une trentaine de kilomètres de Londres, dans le riant comté du Hertfordshire. On y trouve une bande de joyeux hippies qui constituent la garde rapprochée de Donovan, célèbre barde folk à qui l’on doit des classiques immortels comme « Season of the witch », « Hurdy gurdy man » ou « Mellow yellow ». Il y a Julian McAllister, Mick Softley, Maddy Prior et Mac MacLeod. Ce dernier part jouer avec divers groupes en Scandinavie en 1965 et revient en Angleterre en 1968, tout comme Julian McAllister qui, lui, a fait un crochet par la Turquie, ramenant dans sa besace une connaissance accrue de la musique folklorique anatolienne.

Les deux garçons se retrouvent au concert des Rolling Stones à Hyde Park en juillet 1969. Ils s’apprêtent à partir en tournée aux États-Unis avec Donovan mais des problèmes de visa les laissent cloués sur le sol de leur Grande-Bretagne natale. Pas de carrière avec Donovan, donc, mais une possibilité de monter un groupe avec Mick Softley (guitariste chanteur), Candy Carr (percussionniste) et Mike Thompson (bassiste). La formule du quintette foire rapidement en raison de conflits de personnalités et Mac MacLeod et Julian McAllister se retrouvent seuls, décidant de continuer en duo sous le nom d’Amber.

L’expérience des deux musiciens amène Amber à concocter une musique basée sur le folk et ce que l’on n’appelait pas encore à l’époque la world music, en l’occurrence les influences Asie Mineure de Julian McAllister. Le chemin d’Amber vers la célébrité est jonché d’une multitude d’obstacles qui vont bien évidemment propulser le duo vers les portes grandes ouvertes de l’oubli. Certains groupes ont fait leur réputation dans des salles comme le Marquee de Londres, Amber rassemblera ses plus nombreuses audiences dans la rue, dans le quartier de Portobello à Londres. Lorsqu’un manager potentiel vient les voir en concert à la Roundhouse, il part avant leur passage sur scène, les ayant pris pour un autre groupe. Quand Keith Relf (mythique ex-chanteur des Yardbirds) les enregistre aux Olympic Studios de Londres en février 1971, il les délaisse rapidement au profit d’un autre groupe appelé Medicine Head.

Tout ceci fait qu’Amber reste un obscur petit duo folk qui se sépare en avril 1971 avec à son actif une demi-douzaine de morceaux qui peuvent juste constituer un EP sorti à quelques dizaines d’exemplaires et rapidement oublié dans la masse. Il faut attendre 2011 pour qu’un label allemand du nom de Merlins Nose Records daigne repêcher ces enregistrements et les exposer au soleil blafard du 21e siècle. Et là, à l’écoute de ces quelques titres rescapés du temps, on replonge tête baissée dans l’ère psychédélique, les cheveux longs, les colliers de perles, les kaftans, le patchouli et le franchissement de l’Himalaya en sandalettes. Amber a sans doute réalisé dans le domaine du folk psychédélique britannique quelques-uns des meilleurs morceaux du genre. Amber pérégrine allègrement sur des routes indiennes grâce à l’utilisation du sitar et déambule sur les côtes des Cornouailles par le biais d’un folk assez influencé par Donovan. La production n’a pas toujours l’occasion d’être affinée et le duo présente ses morceaux tels qu’il les a interprétés dans le studio. Les conditions de diffusion un peu improvisées n’ont en effet pas permis à Amber de peaufiner le son de ses compositions. Mais le tout reste d’une écoute très agréable et constitue un témoignage fort sur ces tranquilles années 70 où l’on aspirait à la paix de l’âme et à la quiétude de l’esprit. Le morceau « Sea shell rock me » est présenté sous deux versions différentes, histoire de remplir un peu le CD qui reste un peu court avec ses six morceaux. Ah, si seulement Amber avait eu un peu de chance !

Pays: GB
Merlins Nose MN 1002
Sortie: 2011/09/05 (réédition, original 1971)

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