TRAPPED UNDER ICE – Big kiss goodnight
Avec ce nom qui rappelle immanquablement la chanson « Trapped under ice » de Metallica à l’époque où le groupe jouait encore de la musique méchante, on aurait pu penser que ce combo de Baltimore rendait un hommage au thrash metal old school. Erreur, car Trapped Under Ice est en réalité un groupe de hardcore dont le style à la fois ancienne école et novateur va laisser quelques tympans fumants moisir dans la poussière. En effet, les musiciens Justice Tripp, Sam Trapkin, Brendan Yates, Jared Carman et Brad Hyra reprennent à leur compte les vieilles recettes hardcore punk héritées d’Agnostic Front ou des Spudmonsters et y jettent la fougue de leur jeunesse pour fabriquer sous nos yeux ébahis une musique d’une virulence salvatrice et d’une agressivité rassurante.
Il y a encore des groupes de punk hardcore qui ne font pas d’émocore ou de metalcore et qui n’ont pas été influencés par des groupes demeurés comme Offspring ou Blink-182. Ici, Trapped Under Ice donne dans la bonne brutalité héritée de formations comme Crown of Thornz, Breakdown ou Biohazard, sans oublier – je le dis toujours et je le répète encore – les trop peu connus Spudmonsters qui laissent ici une influence plus que notable sur le chant et les harmonies vocales courtes et grognantes. Les fans de Hatebreed et Madball trouveront aussi de saines références chez Trapped Under Ice.
Trapped Under Ice livre ici son deuxième album, après le EP « Stay cold » (2008) et le premier album « Secrets of the world » (2009). Comme ses prédécesseurs, cet album rend fou et révèle de fabuleuses qualités dans la conception de riffs brutaux, d’accélérations rythmiques foudroyantes et de breaks titanesques. Les treize titres qui vous aspirent le cervelet passent comme une lettre à la poste ou comme un char d’assaut en pleine guerre-éclair. Derrière ces montagnes de décibels montés en mayonnaise infernale se cache le producteur Chad Gilbert, qui passe aussi ses dimanches à jouer dans New Found Glory. Autant dire que ça moleste un tantinet et que les titres tueurs s’enchaînent à la cadence d’un tir de mitrailleuse lourde. Tous les titres portent de grosses savates en plein estomac et on en redemande à genoux, la face en sang. Il n’y a qu’une petite erreur de goût sur un extrait de « Dead inside », quand un passage émocore avec des mélodies de puceaux viennent ramollir pendant quelques secondes un morceau pourtant bien puissant. Mais à part ça, ce « Big kiss goodnight » est un véritable tonneau de dynamite sur lequel vous êtes assis et dont vous avez le détonateur. Il n’y a plus qu’à tout faire sauter.
Pays: US
I Scream Records 88.778.02
Sortie: 2011/10/07