BARTHOLOME, David – Cosmic Woo Woo
Ou quand Sharko fait (re)naître David Bartholomé.
L’album de David Bartholomé intitulé « Cosmic Woo Woo » sort en Belgique ce 10 octobre 2011 sous le label 62TV Records de Pias. 11 titres à lui tout seul. Plus plein de gens autour. Pour un album attachant.
Petit rappel biographique en coup de vent : enfant du pays, David Bartholomé a perdu ses dents de lait et usé les nerfs de ses professeurs dans notre verte province du Luxembourg. Originaire d’Arlon, il abandonne moufles et bonnets pour s’exiler à 20 ans sur la côte Ouest des États-Unis, d’où il revient des riffs et des rimes plein la tête. En 1997, il rafle la première place du concours circuit et baptise son groupe Sharko. Il assure principalement le chant et la basse, Teuk Henri s’active (brillamment) à la guitare et le poste de batteur est occupé successivement par Julien Paschal, Charly De Croix et Laurens Smagghe.
Au total, Sharko sortira six albums entre 1999 et 2010 : « Feuded », « Meeuws 2 », « III », « Molecule », « Dance on the Beast » et « Best of Sharko ». Tous plus émouvants et givrés les uns que les autres. Deux registres pourtant peu simples à faire cohabiter.
Au fil des années, Sharko n’a pas empêché David de défendre en solo un répertoire – tantôt similaire, tantôt parallèle – dans des salles plus petites, plus intimistes, jusque dans le salon de tout un chacun. Aboutissement logique dès lors que cet album sous nom propre.
Alors, « Cosmic Woo Woo », c’est… comment dire… un album-concept, qui va du scepticisme de la première écoute à l’addiction la plus complète dès la troisième. Autrement dit, laissez percoler, les climats et les atmosphères se chargeront de créer les images. Au fil des 11 titres, nous retrouvons le cachet de fabrique Bartholomé, et pourtant, rien n’est pareil à l’habitude. Il crée la surprise, poursuit là où nous nous arrêtons, retourne la crêpe au moment où nous nous y attendons le moins. Et quelle crêpe !
Déjà, les morceaux ne commencent pas par le début : pour une immersion directe en la matière, il n’y a pas mieux. « Mars », par exemple, nous entraîne dans une grande farandole lyrique rehaussée de violons et de la voix d’Anne-Fleur Inizan, chanteuse d’opéra à la Monnaie, suivi de « Never », désarmant, au gré d’accords légèrement arabisants et du chant d’une artiste iranienne.
Vient ensuite le simple, « In the middle of », sur lequel on a déjà maintes fois sautillé. La batterie est assurée sur ce morceau par Fabio Zamagni, le batteur de Lucy Lucy! Heureusement que l’info circule par ailleurs, parce qu’elle n’est pas reprise dans la version promo de l’album que nous avons reçue, ni aucune autre participation d’ailleurs. Dommage… car ces voix de l’opéra, ce joueur de Fiddle, cette chanteuse orientale, la fanfare, la chorale, tous viennent densifier cet album déjà bien compact et il est important de les citer.
Poursuivons la découverte avec « Sing » : ‘je chante une chanson pour toi’ conjugué à maintes personnes, avec en toile de fond le délicieux grésillement d’un sillon usé imaginaire et « Speak out » , le ‘dialogue avec mon amoureuse’ qui se termine par quelques joyeuses notes de cinéma muet.
C’est avec « Moon » que l’univers de Sharko refait surface par le biais des chœurs, de cet obsédant côté répétitif, et puis des ‘la la la’ que l’on affectionne tant ! Délicieux. Mention spéciale pour « Snow » , référence à l’enfance. Pour terminer par « We Spent », véritable hymne fédérateur, live-aid à lui tout seul, témoignage d’une superbe engueulade de week-end !
Attachant, donc, que ce premier album de David Bartholomé, né de l’assurance caduque et de la gaucherie maîtrisée des hommes qui laissent des traces dans leur sillage tant leur démarche est sincère et pour le moins atypique. Attachant au sens propre, voyez-vous, tant il est contrariant de s’en dégager !
Liste des morceaux :
- Mars
- Never
- In the middle of
- Sing
- Speak out
- Ocean Dry
- Jamaica
- Moon
- Snow
- Everybody
- We spent
Pays: BE
62TV Records
Sortie: 2011/10/10