MAN ON FIRE – Chrysalis
Après 3 albums d’excellente facture, le groupe américain Man On Fire réalise avec « Chrysalis » son 4e album, 6 ans après leur précédent opus « Habitat », très bien accueilli par la critique et par ailleurs aussi leur plus grand succès en termes de chiffres de vente.
Formé par Jeff Hodges (chant, claviers et production) et par Eric Sands (guitares et basse), Man On Fire offre une musique forte, basée sur des rythmes groovy qu’habillent des mélodies vocales réussies, des claviers très présents et des guitares au son généralement heavy. Man On Fire surfe sur la vague du rock eighties qu’il incorpore dans des rythmes progressifs actuels.
Les mélodies efficaces sur rythmes groovy et arrangements symphoniques se retrouvent d’emblée dans « Repeat it », « In a sense » et « A (post apocalyptic) bedtime story » – rien que le titre de ce dernier morceau mérite qu’on s’y attarde… La voix de Hodges donne à merveille, habitée, au timbre très légèrement rocailleux, captivante. L’homme domine l’album en tant que chanteur, claviériste et producteur, le son étant parfait, imposant, clair. Mais il n’est pas seul, son comparse Eric Sands le challengeant à l’envi en alignant ses parties de guitare heavy et surtout de basse, dont le jeu impressionnant livre un incroyable groove, exécuté sur fretless. Quant aux autres musiciens, ils soutiennent sans difficulté aucune la comparaison avec les 2 fondateurs du groupe.
De belles intros au piano introduisent certains titres et la splendide suite en 4 mouvements « Chrysalis » en constitue un parfait exemple, qui évolue ensuite plus énergiquement vers des rythmes nettement plus marqués. Des incursions jazzy s’invitent dans certains titres (« Chrysalis Part 1 – In Between The Lines » ou encore « Tear gas »), se juxtaposant aux rythmes funky impeccablement maîtrisés par la paire Sands – Ravenel (batterie). « The projectionist » contient des percussions et « Higher than mountains » un thème plutôt pop, vite rattrapé par des parties plus dures. Tout au long de l’album s’ajoute à la voix d’Hodges celle d’Elise Testone, qui vient enrichir les parties vocales avec bonheur.
« Gravity » est le point d’orgue de cet album, splendide morceau de 10 minutes, alliant une mélodie conquérante à une architecture sophistiquée, débutant par une divine ligne de piano. Une version uniquement instrumentale de ce titre se trouve sur certaines éditions, se suffisant à elle-même, démontrant par là la force intrinsèque de la composition.
Après le succès de leur précédent et excellent album « Habitat », Man On Fire confirme leur talent et repousse plus loin encore les qualités qui sont les leurs, basées sur une réelle identité musicale, un véritable son organique et une puissance qui en impose. Ces extraordinaires musiciens prennent en effet le temps (6 ans…) de concocter leur potion magique mais le résultat en vaut très largement la peine. Il devrait plaire assez logiquement aux amateurs de prog couillu et à coloration funky, ainsi qu’à ceux appréciant un rock se situant dans un spectre allant de Peter Gabriel à Rush, de Japan à Red Hot Chili Pepers.
Et, ce qui ne gâche rien, une splendide pochette et un livret tout aussi beau viennent entourer cette musique empreinte d’une forte personnalité, inventive sans être pour autant atypique.
Musiciens :
- Jeff Hodges – chant, claviers, production
- Quentin Ravenel – batterie
- Eric Sands – guitare, basse
- Jenny Hugh – violon
- Cameron Harder Handel – trompette
- Steve Carroll – paroles, imagerie
- Elise Testone – chant (guest)
Liste des morceaux :
- Repeat It 4:33
- In A Sense 5:24
- A (Post Apocalyptic) Bedtime Story 5:07
- Chrysalis Part 1 – In Between The Lines 10:49
- Chrysalis Part 2 – The Pundits
- Chrysalis Part 3 – The Muse Returns
- Chrysalis Part 4 – Free to Fall
- The Projectionist 4:40
- Tear Gas 4:46
- Higher Than Mountains 4:19
- Gravity 10:12
- Gravity (Instrumental) 10:02
Pays: US
10T Records 10T100052
Sortie: 2011/10/18