SÄKERT! – på engelska
Säkert! version anglaise, cela donne « på engelska ». Explication.
Säkert est un groupe suédois qui a déjà sorti deux albums en suédois [« Säkert! » et « Facit »]. Seulement voilà, les fans non suédois traduisaient les morceaux en anglais avec Google ou Babelfish en faisant bien comprendre qu’ils ne comprenaient rien à cette musique mélancolique qu’ils affectionnaient tant, au point de demander à leurs grands-parents de souche vaguement nordique de leur traduire les morceaux. Mais voilà, quand des grands-parents de souche vaguement nordique traduisent des morceaux, rien ne ressemble même plus à autre chose.
Nom d’un iceberg immergé, se dit Säkert!, c’est vraiment dommage que je ne puisse pas traduire les chansons en anglais. Enfin, qui dit que je ne pourrais pas, après tout ? Et si je gardais la structure de phrase suédoise et que je remplaçais juste les mots ? Voilà comment ils ont fait, chez Säkert! Cela dit, ils nous ont quand même bien eus, parce que madame Säkert! (Annika Norlin) fait partie d’un autre groupe, Hello Saferide, où elle chante dans un anglais tout à fait continental, dirons-nous.
Concrètement, « på engelska » de Säkert! reprend donc en anglais quasi tous les morceaux de leur second album « Facit » et deux plages de leur premier opus « Säkert! »
Sont intervenus sur cet album Annika Norlin pour les paroles et le chant et Henrik Oja à la guitare et au clavier, Daniel Berglund à la batterie et aux percussions, Mats Hammarström à la basse, Jako Nyström et Lovisa Nyström aux voix et Frida Johansson au violon.
Dès les premières phrases de « November », je n’ai pas perdu une miette de la diction sécateurisée d’Annika. Les férus de phonétique s’en donneront à cœur joie, mais personnellement, entendre dès le morceau d’ouverture la langue heurter le palais et tous les mécanismes salivaires qui en découlent, ne m’a pas donné envie de poursuivre. Tout comme la fin du morceau qui saute tel un CD mal entretenu. Peut-être n’ai-je pas ouvert le bon chakra…
Au rayon des chansons un peu joyeuses et structurées, citons « Honey » et « Fredrik », dont le mélange de guitares et de batterie sonne agréablement à l’oreille. Léger, léger aussi « The lakes we skate on ». Les petites résonances hawaïennes n’étaient peut-être pas obligatoires. S’ensuit une jolie ballade folk à la Perry Rose, au texte néanmoins quelque peu répétitif. « Dancing Though » arrive en trombe, relevé par des cuivres entraînants qui donnent le dansant. De loin le meilleur morceau de l’album. Mais nous plongeons aussi très souvent dans la mélancolie la plus pluvieuse, avec des morceaux comme « Can I » ou le légèrement malsain « You’ll be on your own ». « It’s going to lead up to something bad », d’une lenteur bizarre, « Weak is the flesh », monocorde. Pour terminer par « Quiet »… pas besoin de vous faire un dessin.
Les paroles travaillent dur, aiment trop, communiquent peu, grandissent trop lentement et ont peur du système politique en place qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Elles parlent de mariage et de larmes qui coulent, d’attente, du désir de celui qui a déjà une copine, le tout dans un mélange de guitares et de violons aux teintes folk et tristounettes à souhait.
Säkert a déjà reçu plusieurs récompenses en Suède (meilleure artiste féminine et meilleures paroles), vend plein de disques et enchaîne les tournées dans les pays scandinaves avec pour objectif de faire pleurer le public en concert. Nous voilà prévenus !
Au rayon des comparaisons/influences revendiquées, citons Anna Trenheim et Ane Brun, Billy The Vision And The Dancers et Suburban Kids With Biblical Names.
Soulignons enfin le travail peaufiné de l’objet. Tout y est : le CD dans une vraie pochette, le carnet reprenant paroles et autres infos utiles et par-dessus le marché, la photo assez réussie de la chanteuse dans son pull tricoté main tout droit issu du catalogue « Burda – couture et tricot », modèle classes de neige.
En définitive, je ne sais pas trop quoi penser de cet album qui regorge sans doute de nombreuses qualités invisibles à mes yeux, mais je n’ai toutefois pas l’intention de le réécouter une troisième fois pour le savoir. Ce qui ne m’empêchera pas d’ajouter que tout CD qui sort de ‘presse’ est le fruit d’un travail acharné d’artistes qui se donnent sans compter, démarche d’autant plus louable quand il s’agit de se vendre en dehors de chez soi.
Liste des morceaux :
- November
- Honey
- Fredrik
- Can I
- The lakes we skate on
- The flu
- Dancing though
- You’ll be on your own
- It’s going to lead up to something bad
- Weak in the flesh
- Quiet
Pays: SE
Dying Giraffe Recordings
Sortie: 2011/09/26