UNFOLD – Cosmogon
Oh, il n’est pas content, Danek R. Il hurle sa rage comme si on lui avait piqué toute sa collection de Schtroumpfs ou si on lui avait rayé sa bagnole toute neuve. Pourtant, il aurait bien des motifs de se réjouir puisque son groupe Unfold revient aux affaires après une absence de près de sept ans. Oui, Unfold revient. Les Suisses qui avaient fait sensation dans le domaine feutré du sludge et du post-hardcore sortent ces temps-ci leur quatrième album « Cosmogon », qu’il faut considérer comme un album de reformation, le groupe ayant cessé ses activités après la sortie de « Aeon aony » en 2003.
Formé à Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud en 1995, Unfold est venu compléter l’honorable liste des groupes suisses versant dans le métallique, dans le sillage des glorieux pionniers Celtic Frost ou Coroner. Mais Unfold est surtout intéressé par le sludge metal, ce style lent et pesant, englué dans le désespoir, dérivé encore plus lent et encore plus poisseux du doom metal, exact opposé du speed metal car entièrement voué à la lourdeur ralentie. Animé par Danek R. (chant), Elie B. (guitare), Alain (guitare), Vincent Devaud (basse) et Laurent T. (batterie), Unfold commet les albums « Five » (1997), « Pure » (2000) et « Aeon aony » (2003) et se sépare peu après. Les musiciens iront former d’autres combos : Vancouver pour Alain et Laurent T (l’album « The moment » en 2004), Houston Swing Engine pour Danek R (les albums « The tiger flamboyant » en 2005 et « Entre hommes » en 2007, dans un registre hardcore punk) et Forceed pour Vincent Devaud (les albums « Idyl of Estreya » en 2003 et « Ivory marsh » en 2006).
Unfold avait habitué son public à un sludge aventureux et son album de reformation est tout à fait à la hauteur du passé du groupe. L’album se développe en six morceaux sur 38 minutes, quelques plages s’aventurant au-delà de six minutes (« Erebe », « Eschaton ») et un morceau frisant le quart d’heure (« Ethera »). Les morceaux plus courts (« Hemere », « Hystrion », « Hexahedron ») commencent tous par la lettre H alors que les autres commencent par la lettre E. Faut-il y voir un symbolisme ésotérique ou du pur hasard ? En tout cas, on appréciera les ambiances proches de Neurosis qui hantent cet album, avec un chant hurlé et des guitares puissantes, tantôt acérées, tantôt aériennes, qui ont tout le temps de déployer de fabuleuses ambiances tristes et éthérées.
Cet album d’Unfold est une solide galette qui plaira à tous les amateurs de sludge et de postcore vouant un culte à Neurosis ou à Isis. On espère que ce ne sera pas un coup isolé et qu’il y aura une suite aux aventures d’Unfold.
Pays: CH
Division Records
Sortie: 2011/09/27