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OBRERO – Mortui Vivos Docent

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Chez nos amis espagnols, le terme Obrero est utilisé pour désigner un travailleur ou un ouvrier. Quant à la locution latine Mortui Vivos Docent, elle pourrait se traduire par Les Morts Enseignent Aux Vivants. Cependant, nous aurions vraiment tort de nous fier à ces références méridionales pour situer l’origine géographique des moustachus d’Obrero. Formé à Stockholm en 2007, ce quintette constitué de musiciens issus d’obscurs combos trash et death métal suédois (NDR : avez-vous déjà entendu parler de Talion, Phidion, Melting Flesh, Bloodbanner ou Protector ?) pourrait bien devenir l’une des références Doom/Stoner métal de l’année 2011.

À l’opposé de la furie rythmique ‘marteau-piqueur’ qui caractérisait les réalisations de leurs employeurs précédents, les ‘ouvriers’ suédois travaillent ici le métal lourd et le riff plombé afin de façonner leur ouvrage. Ce dernier, implanté sur de solides fondations en béton armé érigées au cours des seventies, consolidées dans les eighties et rafraîchies pendant les difficiles nineties, semble avoir été construit pour défier le temps. Mais finissons-en avec ces métaphores laborieuses. Parlons plutôt musique !

À l’instar de celle de ses compatriotes de Spiritual Beggars, Witchcraft ou Graveyard, la musique d’Obrero s’inspire plus que largement du phénomène déclenché par Black Sabbath dans les seventies. Le quintette suédois, cependant, ne se contente pas de la jouer ‘vintage’ et de reproduire à l’identique les plans lourdingues d’Iommi & Co. Il sait aussi profiter de la noirceur apportée au genre par ces formations cultes des eighties répondant aux doux noms de The Obsessed, St Vitus, Pentagram ou Cathedral. Il n’hésite pas non plus à incorporer à ses compositions le groove plus typique de la musique plombée rénovée il y a presque deux décennies par la génération Kyuss.

Les ambiances seventies, les riffs pesants au possible, le chant puissant (mais pas lyrique) de Martin Missy, l’utilisation ponctuelle de nappes de claviers atmosphériques, autant d’éléments qui rappellent étrangement un disque injustement oublié, le « Dactylis Glomerata » qui en 1998 marqua le retour à la vie de Candlemass et pour la réalisation duquel Leif Edling, le maître à penser du génial groupe doom suédois, avait fait appel aux services guitaristiques de l’excellent Mike Amott (Spiritual Beggars, Arch Enemy). Un album génial et assez unique qui n’avait qu’un seul défaut : il ne sonnait pas du tout comme Candlemass.

Le « Mortui Vivos Docent » d’Obrero, qui contrairement à Candlemass n’est pas tributaire d’un cahier de charges bien précis, devrait réussir là où « Dactylis Glomerata » avait échoué : être reconnu pour son originalité et l’énorme qualité de ses compositions.

Liste des morceaux (47’56) :

  1. The Wolf’s Hook (6’18)
  2. Son Of Tutankhamun (7’40)
  3. Svantovit (5’00)
  4. The Fourth Earl (4’40)
  5. Octaman (4’37)
  6. Charles The Hammer (6’40)
  7. Exterminate (6’30)
  8. The Lost World (6’31)

Le groupe :

  • Fredrik Lundquist : Guitare
  • Magnus Karkea : Basse
  • Mathias Öjermark : Guitare
  • Martin Missy : Chant
  • Calle Sjöström : Batterie

Pays: SE
Night Tripper Records NTR003
Sortie: 2011/08/22

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