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WAKEMAN, Rick – Bootleg Box Vol 1 (Carped Crusader Collector’s Club)

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Il n’est plus nécessaire, je pense, de présenter le grand Rick Wakeman. Outre le fait qu’il fût un des principaux claviéristes du grand Yes, il a à son actif un nombre incalculable d’albums solos. Cet artiste hors du commun aura au cours de sa très longue carrière, expérimenté beaucoup de pistes musicales. Hormis bien sûr le rock progressif qui fera partie intégrante de ses passages au sein du mythique groupe formé par Jon Anderson et Chris Squire, il s’essayera à des variations plus classiques où le piano et les claviers seront les pièces maîtresses dans l’orchestration des nombreuses compositions. D’ailleurs, il se fera accompagner à de maintes reprises par des orchestres symphoniques pour la réalisation de certains de ses albums. Débutant sa carrière en 1971, il aura réalisé près de 80 albums en comptabilisant les opus en studio et les disques en « Live ». Je ne compte pas ici les albums de Yes. Au travers de cette gigantesque discographie, une seule période fût grandiose, la première allant de 1973 à 1975. Cette époque recouvre sans conteste la production de ses meilleurs albums. Par la suite, sa carrière ira en dents de scie avec du bon et, souvent, du moins bon avec des réalisations peut-être axées vers des buts commerciaux et racoleurs.

Pour ce Bootleg Vol 1, les albums retrouvés proviennent des archives personnelles de Rick Wakeman en personne. Le présent coffret comporte 5 CD « Live » issus de shows brossant plusieurs périodes de la carrière de l’artiste. Du plus loin dans le temps, on revient à un show donné en 1974 à Boston. L’auditeur aura également droit à deux concerts courant des années 80 et enfin, un show datant de 1993. Avant de s’engager dans la lourde tâche d’écoute de ce coffret qui comporte malgré tout plus de 30 titres, je souhaite dire quelques mots sur la présentation du présent objet. Si le souci de proposer un prix attractif à l’auditeur, passe par un packaging des plus kitch voire médiocre, la palme d’or revient sans hésitation à ce bootleg. Couverture criarde d’un vert pistache, pochettes intérieures rose ou jaune aussi ringardes, les disques eux-mêmes n’échappent pas à la destruction artistique avec également des couleurs à faire dresser les cheveux sur la tête. De plus et hormis les titres des morceaux interprétés, on ne pourra se raccrocher à aucune information utile ! On est bien loin du magnifique travail d’Esoteric Recordings. Pour moi, c’est un vrai gâchis !

Bon, passons au contenu auditif avec pour première analyse, un show enregistré lors d’un concert en Suède en 1980. Après une double intro dispensable, nous voilà partis dans de longues démonstrations aux claviers qui pourront paraître à certains moments démonstratifs et lancinants. Certains passages à l’orgue seront d’ailleurs à la limite du grotesque ! Quant au chant, celui-ci sera le plus souvent massacré voire catastrophique. Oublions donc au plus vite ce premier opus pour nous pencher sur le show délivré en Hollande en 1993. Si le mixage peut paraître assimilé à un album « pirate », le contenu musical est ici bien meilleur. Rick Wakeman est manifestement mieux inspiré avec un beau travail aux synthés et aux orgues. Un travail qui nous rappellera à notre époque, celui d’un certain Clive Nolan. La version de « King Arthur » étant ici transcendée par rapport à celle du premier album. À ce sujet, il est important de signaler que plusieurs plages se retrouveront à plusieurs reprises au cours du contenu du coffret. Avec près de 12 plages, le concert au Kabooze Bar en 1985, fait office de long métrage. Au départ d’une intro assez commerciale, on repart à nouveau dans les discrétions de notre claviériste. Le contenu sonore s’apparentera à du rock symphonique, voire à certains moments médiéval. Certains beaux passages aux claviers contrebalanceront d’autres interventions plus pénibles où l’on pourrait se croire dans une fête foraine ! Pour le non-initié, tout cela pourra être long et lourd à supporter. Enfin, les prises de son et la balance des instruments ne seront pas des plus performantes. Malgré tout cela, le public présent semblera réceptif à la prestation donnée.

Passons maintenant aux deux derniers CD qui concernent un show donné en 1974 à Boston. Retour donc dans le passé avec des enregistrements datant de la meilleure époque de l’artiste. Dès l’introduction, on se replonge dans une ambiance et des sons seventies où les orgues Hammond et le mini-moog emplissaient de chaleur les compositions. Si le mixage d’époque est plutôt bricolé, on ressent beaucoup mieux chaque instrument parmi lesquels la section rythmique. Le chant et les choeurs sont bien plus agréables à écouter. La première partie de ce « Live » à Boston est de loin le meilleur morceau du coffret avec des plages vintage, une composition plus symphonique, et même une expérimentation aux synthés. Pour ce qui est de la seconde partie du show, c’est un épique en deux actes de près de cinquante minutes auquel nous aurons droit. On repart une dernière fois dans le démonstratif avec une longue composition relativement correcte.

Outre le fait que la présentation de ce coffret manque totalement de goût, un constat s’impose d’emblée à l’écoute des albums qui composent ce Bootleg. La première partie de carrière de Rick Wakeman, en tant que soliste allant de 1973 à 1975, est sans conteste la meilleure. Celle-ci coïncide d’ailleurs avec la réalisation des grands albums de Yes. Par la suite, l’artiste s’est manifestement égaré vers des horizons peu glorieux. Je ne peux que vivement conseiller à tout un chacun de se plonger dans l’écoute de ses premiers albums solo ainsi que les meilleurs albums de Yes où il officiait en tant que claviériste. Pour ce qui est de ce coffret, le vrai fan fera peut-être la démarche de l’achat, mais rien n’est moins sûr ! Pour les autres, suivez le conseil cité plus haut dans ces lignes.

Pays: GB
Floating World / Bertus
Sortie: 2011

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