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BROWN, Arthur & CRANE, Vincent – Faster than the speed of light

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Arthur Brown et Vincent Crane ont une longue histoire en commun. Leur collaboration musicale démarre en 1968 avec le Crazy World Of Arthur Brown, qui se fait remarquer avec la chanson « Fire », devenue depuis un classique du rock et un jalon dans l’histoire du heavy rock progressif. Puis Vincent Crane laisse son ami Brown naviguer lui-même dans ses propres eaux musicales car il a aussi son projet musical en tête. Crane fonde Atomic Rooster en 1970 et devient le patron d’un groupe qui marquera de magnifiques points pour le camp du hard rock progressif, avec les albums « Atomic Rooster » (1970), « Death walks behind you » (1971) et « In hearing of » (1971). Dans ces disques, Vincent Crane s’impose comme un claviériste nerveux et puissant, se classant au sommet de la hiérarchie des grands claviéristes hard rock, auprès de Jon Lord (Deep Purple) ou Ken Hensley (Uriah Heep).

Malheureusement, Vincent Crane souffre fréquemment de troubles mentaux, ce qui le plonge dans de longues périodes de dépression, un handicap qui fait rapidement tourner court Atomic Rooster, qui disparaît en 1973. Ce n’est que vers la fin des années 70 que Vincent Crane est sorti de son ornière par son ami Arthur Brown, qui lui propose de participer à l’enregistrement d’un album avec Klaus Schulze en Allemagne. À l’occasion de ce disque intitulé « Time actor », Arthur Brown obtient de Schulze la possibilité de réaliser un autre album sous son nom et celui de Vincent Crane, et qui sortirait sous le label de Schulze, Innovative Communication.

C’est ainsi que naît en 1980 l’album « Faster than the speed of light », qui marque les retrouvailles professionnelles de Vincent Crane et d’Arthur Brown. Ce disque a certaines ambitions puisqu’un orchestre symphonique est mis dans le coup et est dirigé par Vincent Crane lui-même, qui sort de deux semaines de formation au synthétiseur dans la propre école de Klaus Schulze. Le synthétiseur ne plaît pas à Crane, qui retrouve ses instincts de claviériste sur de plus classiques pianos et orgues Hammond. L’album « Faster than the speed of light » se veut donc symphonique et moins aventureux que les œuvres électroniques de Klaus Schulze. Par rapport à « Time actor », cet album donne davantage dans un rock progressif symphonique à grand spectacle, avec un Arthur Brown vocalisant à la façon de Frank Zappa et Vincent Crane jouant de l’Atomic Rooster adouci, avec la complicité du batteur Clifford Venner.

« Faster than the speed of light » propose 45 minutes de rock symphonique intéressant mais peu audacieux. Arthur Brown a ici compartimenté son génie sur des terrains bien balisés et il ne donne pas dans l’avant-garde. Quelques morceaux sortent un peu de la masse, comme « Storm », « This is it » ou le funky « Tightrope ». Le morceau « Faster than the speed of light » termine l’album dans une pompe symphonique mélangée à des accès d’orgue plus rapides. Cet album mitigé connaît une distribution très limitée en Allemagne et se vend très mal. Il sombre dans l’oubli jusqu’à ce qu’une première réédition intervienne en 1993, cependant à partir d’une copie vinyle déjà usée, car les master tapes ont disparu. Le label Esoteric Recordings sort ici une édition plus digne de ce nom, qui permet de redécouvrir cet album et le talent multifacette d’Arthur Brown et du regretté Vincent Crane (qui se suicide en 1989).

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2283
Sortie: 2011/07/25 (réédition, original 1980)

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