MOULIN, Marc – Entertainment
Marc Moulin touche à tout avec un égal bonheur. Producteur et ex-animateur de radio (dont le top du top Radio Cité, que personne n’a oublié), auteur dramatique, compositeur/interprète de musique de jazz et de musique électronique, humoriste (on se délecte de ses articles percutants et bourrés d’humour au deuxième degré dans un hebdo connu), l’ami de George W. combine ses différentes activités en dilettante, sans jamais se prendre au sérieux. Son album précédent, « Top Secret » (2001), s’est vendu à plus de 100000 exemplaires.
Sur son nouveau CD, plus jazz qu’électro, il confirme les qualités qu’on lui connaît. Il tient les claviers et s’occupe des arrangements et est accompagné par Bert Joris, trompette, muted trumpet, fluegelhorn, Christa Jérôme, voix, et Peter Schneider, percussions. Ce sont des musiciens peu connus mais talentueux. Il est aidé par Dan Lacksman (ingénieur du son), Denis Moulin (ingénieur du son, mixage) et Alain Debaisieux (computer art).
Il a composé de vraies petites perles empreintes d’une grande créativité. Influencé principalement par Miles Davis et Herbie Hancock, adepte de fusion expérimentale, il est obsédé par les racines du jazz, même s’il s’exprime à travers un électro jazz passé de mode.
Sur « Silver (Who Stole The Groove?) », un vibrant hommage à Horace Silver, jazzman sous-estimé, il reprend un « sample » parlé du précité et nous distille sur ce « thème » une variation musicale sur rythme hypnotique, bien aidé par Fabrice Alleman, invité dont le jeu est remarquable au saxophone ténor. Et puis il y a cette voix … Très classe.
Sur « Préface », c’est la voix parlée de Christa Jérôme qui, par l’absurde, est mise en évidence et transcende cette brillante composition, aidée par la qualité des percussions et du jeu aux claviers. A la trompette, Bert Joris donne le meilleur de lui-même. Superbe.
La version sautillante de « Y. U.? (The Vowels Tune) » est tout simplement géniale. Les brillantes improvisations entrecoupées de voyelles se succèdent sur un rythme soutenu et créent un amalgame imparable de sons cristallins où vient interférer la trompette. Les percussions complètent le tableau avec brio.
« Calligram » est un jazz arty très classe où l’on reconnaît la griffe du grand Miles Davis. Le jeu de Bert Joris à la trompette n’y est évidemment pas étranger. De nouveau l’excellence des percussions et les effets électroniques discrets créent un ensemble favorable aux improvisations. Très occupé par ses claviers, on imagine Marc Moulin y aller d’un sourire ironique dont il est coutumier.
Le tempo de « Irony » s’accélère pour créer un climat propice à la découverte de toutes ses subtilités. La voix de Christa Jérôme revient comme un leitmotiv, bien soutenue par des percussions à caractère tribal. Et cette façon de jouer de la trompette … Vraiment très bon, danseurs pas loin d’entrer en transe.
Sur « Easy », à l’atmosphère différente malgré les percussions, Marc Moulin est accompagné à la guitare par le grand Philip Catherine. La surenchère dans leur jeu improvisé tout en complicité est de toute beauté.
« Le grand voyage » nous emmène vers des paysages lointains très colorés, où Bert Joris se met en évidence à la trompette. Un leitmotiv volontairement incompréhensible revient de manière récurrente, comme une litanie, dans la bouche de la chanteuse, décidément en verve. La rythmique est impeccable.
Après une intro ponctuée par le saxophone baryton de Johan Vandendriessche, qui en joue très bien, la voix de Christa Jérôme revient comme une incantation sur « What Was It Again? » pour entamer une joute improvisée avec lui, le tout bien rythmé par les percussions de Peter Schneider et les synthés de Marc Moulin. Et toujours cette trompette … Comment résister ?
Ce sont les percussions tribales qui prédominent sur « Where Is It? », pendant que Marc Moulin se distingue aux claviers et que Bert Joris est égal à lui-même. Ce mélange judicieux de sonorités percutantes laisse pantois.
Enfin, « There Comes A Time » se déroule sur un tempo plus lent parsemé de percussions martelées sur fond de jeu de trompette lazy et de chant langoureux. A l’orgue répond la voix typique de Christa Jérôme. Son timbre si particulier est bien mis en valeur, en opposition à un mélange sonore volontairement envahissant qui ne manque pas d’ampleur. C’est encore meilleur que le reste.
Ce CD risque de paraître indigeste voire lassant à ceux qui n’apprécient pas le jazz. L’effort fourni pour tenter de comprendre une musique complexe vaut cependant le détour. Même s’il ne fait pas vraiment partie du scope couvert par votre site favori, cet album mérite d’être découvert par les esprits ouverts à toute forme de musique, pour autant qu’elle soit de qualité. Dans cette optique, nous ne pouvions passer sous silence cette excellente production belge.
Pays: BE
Blue Note 07243 866472 2 1
Sortie: 2004/09/27
je me permet de poster un commentaire pour expliquer que mon cher papy marc moulin a mis son chien plutôt que sa petite fille(moi)et qui a oublier mon anniversaire pour mes 13 ans sans même me dire un mot pour se faire pardonner.peut être que sa musique et bonne mais cela ne justifie pas de préférer son chien à sa petite fille!!!et je serais heureuse si tout le monde comprenaient ce que je recent!!!!!