ISOTOPE – Isotope
Après avoir travaillé pour de nombreux artistes (Dusty Springfield, Brian Auger, Stomu Yamashta, …), le guitariste Gary Boyle, né en 1941, fonde Isotope en juin 1972. Il recrute le jeune batteur Nigel Morris, né en 1948, le claviériste Brian Miller, jusque là accompagnateur de vedettes de la Pop (Tom Jones, Sandie Shaw, …), et le bassiste Jeff Clyne, né en 1937, réputé dans le monde du Jazz anglais (Tubby Hayes, Gordon Beck, Ian Carr et Nucleus, Centipede, …). L’objectif est de créer une musique mêlant Rock et Jazz.
Le quatuor trouve rapidement l’opportunité de se produire dans divers collèges et clubs, tant britanniques que continentaux, et parvient à obtenir l’appui d’une compagnie discographique des deux côtés de l’Atlantique. Un premier album, « Isotope », sort en 1974. Malheureusement, une première séparation intervient peu de temps après sa sortie. Vexés et en désaccord avec la volonté du management et du leader d’introduire une part plus importante de Rock dans leur musique, Jeff Clyne et Brian Miller, qui incarnent la tendance la plus Jazz, décident sans délai de quitter le navire.
Avec ce premier album, le quatuor fusionne deux univers musicaux. Le premier, représenté par Jeff Clyne et Brian Miller, compositeur de huit titres sur neuf, s’inscrit dans un Jazz anglais mâtiné de Rock et d’une pointe de Canterbury dont Nucleus et Soft Machine, tout deux dans leur version avec Karl Jenkins, constituent les références essentielles. Le second, représenté par un guitariste véloce et technique, Gary Boyle, y ajoute une bonne dose de Jazz-Rock dans la lignée de John McLaughlin et du Mahavishnu Orchestra. Les atmosphères, le travail commun, les solos, les brillants échanges entre piano électrique et guitare sont savoureux, étonnants et parfois détonants. Vitesse d’exécution, fluidité et subtilité caractérisent aussi l’interprétation. Quant au batteur, capable d’apporter vigueur, légèreté ou sensibilité, il se moule idéalement dans l’ensemble. Cette combinaison de deux univers constituait une nouvelle étape dans l’évolution du Jazz-Rock.
Parmi tous ces titres, aucun n’est à négliger. Avec le dernier titre, Gary Boyle prouve même sa capacité à composer et justifie pleinement la poursuite de l’aventure avec de nouveaux associés.
Il est amusant de constater que, par la suite, c’est Soft Machine lui-même qui reprendra pleinement le flambeau d’Isotope avec l’intégration du guitariste John Etheridge.
En conclusion, les amateurs de Nucleus, Soft Machine et John McLaughlin devraient apprécier Isotope.
Les titres (40’44) :
- Then There Were Four (Miller)(4’09)
- Do the Business (Miller)(4’41)
- Oh Little Fat Man (Miller)(5’20)
- Sunshine Park (Miller)(3’56)
- Bite on This (Miller)(2’22)
- Upward Curve (Miller)(5’43)
- Retracing My Steps (Miller)(4’58)
- Windmills and Waterfalls (Miller)(3’31)
- Monkey Donkey (Boyle)(6’04)
Les interprètes :
- Gary Boyle : Guitares
- Brian Miller : Claviers & Synthétiseurs
- Jeff Clynne : Basse
- Nigel Morris : Batterie
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2272
Sortie: 2011/05/31 (réédition, original 1974/04)