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VITAS GUERULAÏTIS – Vitas Guerulaïtis

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Lorsque j’étais gosse, je me souviens de l’époque dorée des stars du tennis aux cheveux longs qui jouaient avec des raquettes en bois. Parmi eux, une légende (Bjorn Borg), un colérique (John McEnroe), un talentueux pince-sans-rire (Ivan Lendl) mais aussi un à l’esprit rock ‘n’ roll dont la réputation n’était plus vraiment à faire en dehors des courts, Vitas Guerulaïtis. Aujourd’hui, le regretté joueur n’est plus, mais un trio d’activistes français ayant trouvé refuge à Bruxelles fait revivre son âme au travers d’une approche particulière de la musique. David Costenaro, Célia Jankowski et Ismaël Colombani (dont la bio imagée est à mourir de rire) se sont fait enrôler par le label décalé Cheap Satanism Records et sortent un premier album éponyme pour le moins, euh… spécial.

Pourtant loin d’être un adepte de la procrastination, je dois bien avouer que, de nombreuses fois, ce disque est passé de la pile d’albums à chroniquer vers le lecteur CD avant de retrouver sa place initiale, mais… sous la pile. Ceci pour vous démontrer la complexité et l’approche pour le moins compliquée de leur univers complètement en dehors des normes. On pense d’abord à du math rock en bonne et due forme (« Ben Hur ») avant de radicalement remettre cette affirmation en doute, à l’écoute de l’insaisissable « Repères Basiques », qui se compose majoritairement d’hurlements aigus sur un rythme saccadé sans ligne directrice. En gros, on a l’impression d’entendre plusieurs morceaux en un. Et cela ne s’arrange pas sur l’interminable « Panda Géant », que l’on pourrait décrire comme un opéra rock anarchico-mystique en deux actes qui schématise assez bien leur univers. Autre exemple un peu plus loin, un tribal et déstabilisant « Quinze Août ».

Ceci dit, ne réduisons pas non plus ces 36 minutes à l’état de cimetière sonore. Ils ont de bonnes idées (« Tu T’énerves Pas », « Méchante Armée ») qui ne sont toutefois pas toujours exploitées comme elles pourraient l’être (lisez qu’elles pourraient contribuer à la bonne digestion des compositions). Retenons également une bonne voix masculine (à la Jack White) ainsi qu’une certaine dose d’humour dans les titres (« Chômeuse Go On » est sans doute le plus succulent) et les samples, pour autant que les interventions parlées au beau milieu de la plupart des morceaux soient issus d’un échantillonnage en règle. Mais voilà, ce n’est pas suffisant pour faire décoller un album difficile à cerner mais qui a néanmoins le mérite d’aller au bout des délires d’un groupe singulièrement à part…

Pays: BE/FR
Cheap Satanism Records cheap666/007
Sortie: 2011/05/30

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