CAVE, Nick AND THE BAD SEEDS – Abattoir Blues & The Lyre of Orpheus
Nick Cave et ses Bad Seeds nous proposent leur nouvel opus. Que dis-je, leurs nouveaux opus ! Car oui, c’est de deux albums qu’il s’agit. Les enregistrements ont eu lieu à Paris en avril 2004. Livrés dans un superbe petit box, les deux CDs sont accompagnés d’un livret de grande qualité contenant toutes les paroles et plein de photos. Nick Cave (chant et piano) est accompagné par Martyn P. Casey (basse), Warren Ellis (violon, mandoline, bouzouki et flûte), Mick Harvey (guitares), James Johnston (orgue), Conway Savage (piano), Jim Sclavunos (batterie et percussions sur « Abattoir Blues ») et Thomas Wydler (batterie et percussions sur « The Lyre of Orpheus »).
Le premier album est « Abattoir Blues ». Il débute en force avec « Get Ready For Love », un titre très rock. Il déconcerte quelque peu tant il rend l’attaque de l’album ultra puissante. « Cannibal’s Hymn » prend la relève avec douceur et sensibilité. C’est un peu le calme après la tempête. Sur un leitmotiv mené par la basse, la voix de Nick Cave se veut sombre et grave. L’intensité se fait de plus en plus forte vers la fin du morceau. « Hiding All Away » joue sur les percussions et les voix. Les arrangements sont légers. Si l’ambiance est plutôt calme, de temps en temps elle explose et la guitare arrache. Le final en devient grandiose.
A l’opposé du précédent, « Messiah Ward » démarre doucement avec le piano. Le chant de Cave est à l’avant-plan pour un titre qui déploie une grande sensualité. C’est un des moments forts ! Vient alors « There She Goes, My Beautiful World » qui s’étale telle une incantation avec des choeurs entre Pink Floyd et le gospel sur un rythme soutenu de bout en bout. « Nature Boy » revient au rock avec une voix douce et grave. C’est le premier single qui est sorti deux semaines avant l’album.
Le morceau titulaire « Abattoir Blues » est mené par un rythme de batterie sur lequel vient se greffer le chant et un peu de piano et de choeurs. Si la batterie est assez pesante, le reste est plutôt soft. « Let The Bells Ring » est une belle chanson assez typique du style Nick Cave. Le premier CD se termine alors avec « Fable Of The Brown Ape », un titre qui comme « Cannibal’s Hymn », recèle une grande sensibilité avec des arrangements dépouillés et qui par moment éclate vocalement.
Passons maintenant au second album « The Lyre of Orpheus ». Contrairement au premier CD, c’est en douceur qu’il débute avec le morceau titulaire. Nick Cave y parle plus qu’il ne chante. Une sorte de plainte vient en refrain. « Breathless » est enveloppé par des flûtes. Ce titre acoustique sonne très folk. Le chant y prend des intonations variées. « Babe, You Turn Me On » est une ballade blues sur laquelle Nick Cave raconte son histoire avec mélancolie.
La ligne mélodique très simple de « Easy Money » rappelle un peu le « Daydream » des Wallace Collection. Elle est emmenée par la basse et la voix y déploie une grande sensibilité. C’est d’ailleurs un des points forts de Nick Cave. « Supernaturally » est un titre plus dynamique, plus rock quoique acoustique, presque festif. Une sorte de ritournelle menée par le piano nous entraîne dans la ronde. Les plaintes du violon viennent ajouter un plus indéniable aux arrangements.
« Spell » est à nouveau très calme et très typique des chansons de Cave. Les arrangements y sèment le mystère. L’ambiance est reine. La ballade « Carry Me » est menée par le chant et les choeurs, un peu comme « There She Goes, My Beautiful World » sur le premier CD. Sûr que les briquets seront allumés s’ils jouent ce titre à Forest en novembre prochain. Enfin, l’album se termine avec « O Children ». Longue chanson incantatoire, elle termine lentement et en beauté. Elle donne envie de chanter aussi. Ne nous en privons pas.
Nick Cave a beaucoup d’admiration pour feu Johnny Cash et cela se sent sur plusieurs morceaux. Nul doute que cette double sortie de Nick Cave And The Bad Seeds ravira tous ses fans tant la qualité est grande. Ces deux albums « Abattoir Blues » et « The Lyre of Orpheus » sont indispensables à leurs CDthèques.
Pays: AU
Mute Records CDStumm233
Sortie: 2004/09/20