VERCAIGNE, Vincent – Cocoon
Avec raison, vous avez acclamé en 2009 « Delicately » du groupe Amartia, qui avait remporté un beau succès dans le Dynatop. Voilà que le guitariste, compositeur et producteur d’Amartia, Vincent Vercaigne, nous propose son premier album solo « Cocoon », entièrement instrumental, dans lequel il joue de tous les instruments, à l’exception bien sûr des parties exécutées par quelques invités.
Influencé par tout type de rock et de métal de ces 30 dernières années, Vincent Vercaigne nous offre un album intéressant et très réussi, relativement varié. « Cocoon » n’est pas une étude pour guitare et n’a rien d’un espace pour démonstration technique (et souvent gratuite). Au contraire, on se trouve face à un disque instrumental très agréable, évidemment avec pas mal de guitare, mais le propos du musicien est d’abord de présenter des compositions qui se tiennent et que l’on écoute avec beaucoup de plaisir.
On y trouve de l’acoustique avec « Cocoon part 1 », immédiatement prolongé par « Cocoon part 2 », électrique, basé sur une rythmique métal obsédante sur laquelle les guitares viennent tisser de substantielles mélodies et soli séduisants, et même quelques vocaux bien intégrés. Pas de temps mort entre les titres, mais l’enchaînement est pratiqué avec naturel. D’obédience plus acoustique, « Omayra » débute avec un piano inspiré, est supporté par une rythmique acoustique, accueille une flûte et s’offre en son milieu un break imparable pour une suite qui ne l’est pas moins et une finale ambient.
Respiration, avec « Lullaby », mâtiné de classique sur près de 3 minutes. Avec « Sail in Space » et « Cocoon part 3 », on retrouve l’univers de « Cocoon part 1 », c’est-à-dire une rythmique obsédante, comparable à celles que l’on peut trouver sur « Tubular bells » ou « Ommadawn » de Mike Oldfield, sur laquelle Vincent Vercaigne élabore un thème à la guitare mais plus fourni, moins répétitif que chez son collègue anglais multi-instrumentiste. La fin de « Cocoon part 3 » est plus jazzy et tout aussi enthousiasmante. La structure des morceaux est riche et les instruments se livrent à des entrelacs généreux.
La batterie samplée et programmée passe très bien, alors qu’en général je n’y adhère pas du tout, estimant que c’est superficiel pour ne pas dire artificiel, et ce n’est pas Arjen Lucassen qui me contredira, ayant réenregistré son « Actual fantasy » avec l’excellent Ed Warby à la batterie en lieu et place d’une batterie programmée électroniquement sur la version originale. Mais « Cocoon » ne dispense pas cette impression artificielle et les parties samplées/programmées passent très bien. « Children train » évolue comme une courbe de Gauss, acoustique au début, puis montée en puissance relative, et enfin retour vers la douceur. « The edge of the sea » referme cet album avec force et permet une fois encore d’apprécier le toucher multidimensionnel du guitariste et du mélodiste, qui s’en donne à cœur joie sur quelques 8 minutes.
« Cocoon » porte bien son titre et respire la sérénité ainsi que la force tranquille. L’inspiration est au rendez-vous ainsi que la qualité des compositions et de la production, qui rend ce disque attachant. Essentiellement fondé sur des bases progressives, métal et atmosphériques, cet album n’est pas aventureux, mais en l’écoutant, on s’y sent bien, comme chez soi. Et on adore se retrouver chez soi comme ça. Idéal pour patienter en attendant le nouvel Amartia, qui devrait paraître incessamment.
Musiciens :
- Vincent Vercaigne – guitares, chant, basse, claviers et sampling
- Bruno Levesque – batterie, basse, sampling, guitares et claviers additionnels
- Cyril Carrette – piano sur « Omayra » et « Children train »
- Caroline Recher – flûte sur « Omayra »
- Jean Marc Boel – guitare solo sur « Lullaby »
Liste des morceaux :
- Cocoon Part 1 1:29
- Cocoon Part 2 6:34
- Omayra 7:48
- Lullaby 2:57
- Sail in space 5:25
- Cocoon Part 3 6:53
- Children train 6:10
- The edge of the sea 8:00
Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2011/06/04