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6:33 – Orphan of good manners

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Ce groupe parisien est original à plus d’un titre. D’abord, le nom, pas courant. 6 heures 33, ils ont dû aller chercher ça dans les horaires de la SNCF, genre le train Paris-Montmorency. Ensuite, la musique, avec un métal qu’on pourrait qualifier, pour simplifier, de progressif car on y trouve un peu de tout. Mais attention, ce n’est pas du fourre-tout. Les hommes de 6:33 savent au contraire amalgamer et associer des influences diverses parfaitement bien reconstituées dans une série de morceaux à la fois fous et rigoureusement construits.

Kinki Zombi (chant), Niko (guitare, batterie et claviers), S.A.D. (basse et chant), Mister Z (claviers et samples) et Dietrich von Schrundle (claviers et programmation) portent tous des noms étranges et ont associé ce goût de l’étrange dans leur groupe 6:33 fondé fin 2008. Pour le groupe, c’est ensuite l’habituel circuit des concerts dans les clubs, petites salles et autres endroits reculés de l’Hexagone avant de se faire remarquer par le label M&O Music, qui commercialise son premier album cette année.

La galette a été forgée sous la production de Vincent Thermidor et la mastérisation de Jens Bogren. La pochette est signée Seldon Hunt, un artiste australien qui s’est distingué en illustrant les pochettes d’albums de Neurosis, Isis, Earth, Jesu, Acid Mothers Temple ou les Melvins. Autant dire que la pochette du premier album de 6:33 accroche immédiatement l’œil avec ses motifs complexes et baroques. Le contenu est à l’égal du contenant avec un voyage incroyable dans une succession d’ambiances sonores toujours en mouvement, tenues par une trame métallique mais qui autorise l’intervention d’une multitude d’épisodes jazzy, lyriques, progressif expérimental. Le délire est toujours à portée de main et le travail de 6:33 pourrait être rapproché d’œuvres en provenance de Primus ou de Devin Townsend, pour résumer grossièrement. Le résumé est en effet grossier, car 6:33 a réussi à développer un univers qui lui est propre et qui surprend à chaque instant.

De « Lift off » à « Orphan of good manners », l’auditeur sera immanquablement emporté dans la brutalité complexe et technique de « Beretta », la mélancolie de « Black Beckie », le funk farfelu de « Drunk in Krakow », la déroutante suite « Little silly thing » en deux parties, les mosaïques sonores inextricables de « The only one » et « The fall of pop » ou le délire généralisé de « Orphan of good manners ». Ce dernier titre est enrichi des vocaux de Guillaume Bideau (Mnemic, Scarve, One Way Mirror) et d’Arno Strobl (Carnival In Soul), qui font passer Marilyn Manson pour un choriste d’église luthérienne.

Bref, pas de demi-mesure, cet album est formidablement intéressant et mérite plus qu’une écoute polie. Mais attention, folie exigée avant d’entrer.

Pays: FR
M&O Music
Sortie: 2011

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