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OSBOURNE, Ozzy – Blizzard Of Ozz (Legacy Edition 2011)

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« Blizzard Of Ozz » est le premier méfait solitaire du prince des ténèbres. Dans le courant de l’année 1979, les tensions vont grandissantes au sein du Black Sabbath originel agonisant. Les abus d’alcool et de drogues mènent inévitablement à l’éviction du plus extrémiste des quatre enfumés : Ozzy Osbourne.

Sans groupe, viré par sa première épouse, accro aux substances illicites, Ozzy sombre peu à peu dans la déchéance. Sharon Arden, la fille du président du label de Black Sabbath, est chargée par son père de lui réclamer le paiement de dettes qui sont en suspens. Cependant, la donzelle se prend d’affection pour le vocaliste (NDR : elle l’épousera un peu plus tard) et décide de l’aider à reprendre sa carrière en main. Elle lui fait faire le tour des labels et l’aide à recruter des musiciens afin de compléter le line-up de son nouveau groupe.

La première mouture de la formation est un véritable super ‘super-groupe’. On y retrouve Lee Kerslake, le batteur d’Uriah Heep, le bassiste Bob Daisley (Rainbow, Gary Moore, Uriah Heep), Don Airey, l’actuel claviériste de Deep Purple, (NDR : qui, à l’époque fricotait déjà avec Rainbow, Gary Moore, MSG et bien d’autres) et bien sûr, l’excellent Randy Rhoads (ex-Quiet Riot) aux guitares. L’album est mis en boîte en Angleterre, en avril 80. Selon la légende, Ozzy aurait voulu appeler son groupe Blizzard Of Ozz. Cependant, le label désirant tabler sur la notoriété de l’ancien chanteur de Black Sabbath, préfère qu’il publie l’album sous son propre nom. L’idée « Blizzard Of Ozz » est tout de même conservée pour le titre du disque.

Publié en Europe en septembre 1980 et quelques mois plus tard aux États-Unis, « Blizzard Of Ozz » connaît, dès sa sortie, un succès fulgurant (NDR : plus de 6 millions d’albums vendus, à ce jour, dans le monde, dont 4 millions rien qu’aux USA). Il faut dire que la plaque de vinyle renferme quelques-uns des plus grands classiques du ‘Madman’, quelques pépites de métal pur dont certaines figurent toujours en bonne place sur la setlist de la tournée 2011 (« I Don’t Know », « Suicide Solution », « Mr. Crowley », « Goodbye to Romance », « Crazy Train »).

Outre le fait de rassurer le public quant à la santé artistique du sieur Osbourne, la sortie de « Blizzard Of Ozz » a pour effet de révéler au monde entier l’immense talent de Randy Rhoads (NDR : Quiet Riot ne jouissait, à cette époque, que d’un succès d’estime). Amateur de rock et de musique classique, le guitariste transcende littéralement chaque plage de l’album grâce à des riffs accrocheurs et surtout à des soli techniques, gorgés d’un feeling dévastateur. Le six-cordiste s’autorise même, avec « Dee », un fantastique intermède à la guitare classique, chose plutôt rare, à l’époque, sur un disque de métal.

Chaque médaille a son revers. Et « Blizzard Of Ozz » causera bien des soucis à Monsieur Osbourne. En 1984, le vocaliste est attaqué en justice par des parents américains dont le fils se serait suicidé après avoir écouté « Suicide Solution ». D’après les plaignants, les paroles de la chanson recèleraient quelques messages subliminaux ayant encouragé le comportement autodestructeur de leur fils. Ozzy, qui explique quant à lui que les lyrics de la chanson évoquent le décès de Bon Scott (AC/DC), est d’ailleurs acquitté grâce au fameux ‘Premier Amendement’ de la constitution américaine qui garantit à chacun la liberté d’expression artistique. Peu après cette histoire, une autre affaire assombrit la ‘success story’ de « Blizzard Of Ozz ». En 1986, Lee Kerslake et Bob Daisley attaquent, eux aussi, le madman pour une histoire de ‘royalties’ non payées. Les deux musiciens gagnent le procès et sont crédités pour leur travail de composition. Fou de rage, Ozzy (ou plutôt sa business woman d’épouse) fait supprimer leurs parties respectives sur la réédition 2002 de l’album. Les pistes de basse et de batterie sont réenregistrées par ses musiciens de l’époque : Mike Bordin (Faith No More) et Robert Trujillo (Metallica, ex-Suicidal Tendencies, ex-Infectious Grooves).

En 2011, Ozzy et ‘Madame’ semblent revenus à de meilleurs sentiments. Cette ‘Legacy Edition 2011’ restaure les enregistrements originaux remastérisés de Kerslake et Daisley. Les deux musiciens n’apparaissent cependant pas sur les photos du livret remanié. Seul Osbourne et Rhoads ont droit à ce privilège. Côté bonus, il faut avouer que cette réédition est un peu décevante. Trois titres supplémentaires seulement, on aurait espéré un peu mieux. Le plus intéressant du lot est, sans conteste, l’excellent « You Looking at Me, Looking at You », un titre inédit sur album qui était, à l’origine, la face B du single « Crazy Train » sorti en 1980. Les deux autres bonus sont d’un intérêt plus que moyen ; la sirupeuse ballade « Goodbye To Romance » se voit agrémentée d’un inutile remix des voix et des guitares, tandis que « RR » est une chute de studio que l’on nous présente comme un solo inédit de Randy Rhoads. Cela dit, les neuf titres originaux de l’album valent bien à eux seuls l’investissement.

En parallèle à « Blizzard Of Ozz », Epic/Legacy réédite le second opus de la bête : « Diary Of A Madman » (NDR : chronique pour très bientôt). Les deux classiques feront aussi l’objet de tirages limités (vinyles et coffret).

Si vous ne possédez pas encore ces classiques, l’achat des rééditions 2011, restaurées et remastérisées s’avère plus qu’indispensable. Cependant, si, crise oblige, vous ne deviez acquérir que l’une d’entre elles, nous ne saurions trop vous conseiller d’opter pour « Diary Of A Madman » qui, au niveau des bonus, est bien plus intéressant.

Blizzard Of Ozz (édition complétée spéciale 30e anniversaire) :

  1. I Don’t Know (5’13)
  2. Crazy Train (4’51)
  3. Goodbye To Romance (5’33)
  4. Dee (0’49)
  5. Suicide Solution (4’17)
  6. Mr. Crowley (5’02)
  7. No Bone Movies (3’52*)
  8. Revelations (Mother Earth) (6’08)
  9. Steal Away The Night (3’28)
    Titres Bonus :

  10. You Looking At Me, Looking At You (Face B de single) (4’15)
  11. Goodbye To Romance (mix guitare/voix 2010 inédit) (5’42)
  12. RR (solo de guitare inédit de Randy Rhoads (1’13)

Le groupe :

  • Ozzy Osbourne : Chant
  • Randy Rhoads : Guitares
  • Bob Daisley : Basse
  • Lee Kerslake : Batterie et Percussions
  • Don Airey : Claviers

Pays: GB
Epic/Legacy 88697 73818 2
Sortie: 2011/05/31 (réédition, original 1980)

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