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GREYLEVEL – Hypostatic Union

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Groupe fondé par le canadien Derek Barber, Greylevel en est à son second album. Une première réalisation discographique nous était parvenue courant de l’année 2006. Celle-ci chroniquée sur le site, avait fait apparaître un rock progressif teinté d’ambiances lancinantes et mélancoliques, un peu à la manière d’un Pineapple Thief. À l’époque, Derek auteur-compositeur et multi-instrumentiste, avait constitué son groupe autour de son épouse et d’un guitariste en la personne de Richard Shukin. Le trio avait alors présenté un premier opus honorable où il manquait manifestement une vraie section rythmique.
Pour ce second album, Derek Barber a choisi de former un groupe complet avec en plus, un bassiste et un batteur. Ce sont ici les frères Friesen qui assurent cette nouvelle section rythmique.

« Memory Remains » ouvre l’opus par une intro aux ambiances proches d’un No Man ou d’un Porcupine Tree. La guitare acoustique et les claviers donnent le ton de cette première composition où les choeurs et le chant sont bien en place. Le morceau est bien rythmé et plein d’énergie, la batterie apportant clairement un plus. On notera une belle alternance de passages calmes et aériens, et des passages plus emportés où un beau solo de guitare électrique fera également son apparition. En bref, un beau rock semblable aux chansons de Radiohead ou de Porcupine Tree, ce qui constitue une belle entrée en matière ! « Achromatize » résolument rock lui aussi, démarre sur les chapeaux de roues. Les claviers et les synthés sont aériens, le chant clair et bien posé s’envole lui aussi. Le rythme est à nouveau bien soutenu. Le travail à la batterie et à la basse est excellent. Cette belle composition qui s’étire sur plus de 11 minutes nous emporte de contrées heavy à des contrées plus aériennes, proches de Pink Floyd ou de RPWL. À ce stade, Greylevel est littéralement transcendé par rapport au travail du premier opus ! « Terminal », au départ des synthés et du piano, s’articule sur le même canevas que les morceaux précédents. La guitare y est heavy à souhait, on notera au passage l’excellent travail de Richard Shukin qui nous gratifiera de nombreux passages plus lyriques à la 6 cordes. Chaque titre est jusqu’à présent entraînant.

« Pale Blue Dot » est, quant à elle, une plage au départ calme qui s’articule autour des claviers et d’une guitare acoustique. Par la suite, les synthés et la batterie apporteront une coloration plus enlevée à la manière d’un Pineapple Thief. Cette composition est digne des meilleures chansons de Bruce Soord. Le chant y est planant et l’ensemble est littéralement envoûtant ! Un début aérien et planant aux synthés introduit « Already Not Yet » qui s’enflamme par la suite grâce au rythme d’enfer imprimé par la guitare électrique. Ces différents passages plus hard s’apparenteraient volontiers aux Suédois de Pain Of Salvation. On constate à chaque fois une grande recherche et une grande richesse dans les orchestrations. « Buried in Time » composition instrumentale, nous permettra de respirer un peu. On pourra apprécier le piano et les nombreux arpèges à la guitare acoustique. « Hypostatic Union » plage titulaire s’étendant sur plus de 13 minutes, fera la part belle aux claviers et aux choeurs. La guitare y sera à nouveau hargneuse. « Signals » suit la continuité de l’alternance des passages aériens et des passages plus rock. Les sonorités du final nous ramèneront vers les années 80 à l’époque de The cure ou de The Mission.

Cet album de Greylevel est construit sur un savant mélange de passages aériens chargés d’émotions et de passages plus enjoués qui accrocheront rapidement l’auditeur. Derek Barber est un grand compositeur et il nous le prouve en nous offrant ici huit compositions très riches au niveau de l’instrumentation. Un musicien qui s’approche de Bruce Soord ou même de Steven Wilson. Prenez également le temps de compulser les textes des chansons, cela en vaut la peine. Concernant ses comparses, l’apport de la section rythmique due aux frères Friesen, est ici un élément majeur dans la qualité et la consistance des compositions. Le travail guitaristique de Richard Shukin est quant à lui magistral aussi bien pour les envolées lyriques que pour les passages plus heavy. Derek illumine de ses nappes de claviers chaque morceau, et les voix et les choeurs complètent l’ensemble en y apportant de la chaleur. Les harmonies vocales sont proches de celles de Moonsafari !

« Hypostatic Union » est un CD qui s’écoute de bout en bout, et ce sans aucune halte. Cette même galette sera très certainement remise en boucle plusieurs fois dans votre lecteur. Certains auditeurs ne pourront peut-être plus s’en décoller ! Moi-même, je dois vous avouer que l’album est dans ma voiture depuis plus d’une semaine ! Un album dont l’écoute m’aura procuré autant de plaisir que celui perçu pour les meilleures réalisations de Pineapple Thief. Un opus qui frôle et touche la qualité du « Posthumous Silence » des Allemands de Sylvan. Au-delà de ces références, c’est un album qui sera destiné aux fans de Radiohead, Porcupine Tree, RPWL, Yogi Lang et même de Pink Floyd et d’Arena. Aucune hésitation possible, précipitez-vous chez votre disquaire pour vous procurer cette véritable perle !

Pays: CA
ProgRock Records 361 / Bertus
Sortie: 2011

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