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FINK – Perfect darkness

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Qui veut voyager loin allège sa monture : c’est le proverbe maison sur lequel Finian Greenall, alias Fink, semble avoir fondé sa vie de musicien vagabond. Dans sa soif d’horizons vierges, cet ancien DJ reconverti en songwriter a jugé nécessaire de ne pas s’encombrer de bagages inutiles. Bien lui en a pris : avec une guitare pincée avec doigté, de sourdes pulsations rythmiques, un piano avare de ses notes et quelques vapeurs électroniques, il atteint un domaine d’expression inaccessible à la majorité des baladins folk. Il signe avec « Perfect Darkness » son cinquième album. Comme chez José González, ses gestes sont économes, mais ses mains sont riches de nouvelles semences harmoniques et mélodiques, qui régénèrent en profondeur les vieilles terres du songwriting. Sa voix lorgne sur les terres rastafaris, et les arrangements sont aussi subtils que chez Peter Gabriel.

Avec des délicatesses de végétaux, ses chansons ne cessent de transformer insensiblement leurs courbes, jusqu’à adopter les contours inattendus d’un blues éthéré (« Perfect Darkness », qui ouvre l’album), d’un grunge sombre unplugged (« Fear is like fire »), d’une balade sérénissime (« Yesterday was hard on all of us ») ou d’un voyage en eaux troubles (« Honesty »).

Ces subtiles modifications de structure, de texture, qu’on devine calquées sur les glissements progressifs de ses désirs, Fink les accomplit avec la minutie d’un poète savant – de ceux qui s’attachent à percer la mécanique secrète du vivant.

Pays: GB
Ninja Tune ZENCD170P / PIAS
Sortie: 2011/06/03

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